9 novembre 2018

Love and Mercy


  Quoi de mieux que l’arrivée de l’automne pour un nouveau disque du Thalia Zedek Band ? FightingSeason est sorti en plein milieu du mois de septembre et, autant le dire tout de suite, toutes nos attentes sont comblées par cette collection de chansons aussi lyriques que sensibles à leur époque.

Eve, le précèdent disque du groupe semblait avoir atteint une quasi perfection formelle, le nouveau reprend le même schéma mais en y ajoutant de la rage. Attention, Fighting Season n’est pas un disque engagé, fort heureusement d’ailleurs, mais plutôt de ceux qui font le constat de la nécessité de se tenir debout face au monde qui nous entoure. Il commence très haut dans les sphères mélodiques avec « Bend Again » et son solo signé J Mascis. Un titre qui nous rappelle simplement pourquoi nous aimons tant madame Zedek et nous replonge dans ces sons de guitares si particuliers, chargés d’une émotion jamais feinte. « What I Wanted » nous marque par son refrain tout en répétitions et cette guitare traînante, si facilement reconnaissable.

« Fighting Season » est un des titres phares du disque éponyme, tout y paraît simple, presque facile, avec ce texte réduit à l’essentiel, mais si fort. Et puis, la chanson s’emballe, un tourbillon de roulements de caisse claire et du violon nous transportent vers les sommets d’un disque déjà marquant au bout de trois morceaux.  « Of The Unknown » et « Ladder » creusent le même sillon : mélodies, chant sur le fil.

« War Not Won » est certainement l’autre sommet du disque. Rien d’autre que la voix de Thalia, une guitare, quelques notes de piano et de violon et la magie opère. Une très grande chanson d’où s’élève une lumière qu’on ne trouve nulle part ailleurs que dans les mots et la voix de Thalia Zedek. « The Lines » est plus tendue, rappelant presque E, l’autre formation actuelle de la chanteuse, tout aussi indispensable. Le disque s’achève par « Tower », qui, commençant par quelques notes de guitares accompagnant la voix, s’envole sur les refrains vers plus d’électricité.

Ce nouveau disque du Thalia Zedek Band n’est pas une confirmation mais simplement une nouvelle preuve car cela fait longtemps (et beaucoup de disques) que nous connaissons l’immense talent de la dame. Il suffit de la voir sur scène, comme plus tôt cette année lors d’une tournée européenne solo, pour être touché par la grâce d’un songwriting en communication directe avec les anges. Plutôt rare, non ?

Ramasse des châtaignes et sois cannibale !

15 septembre 2018

Motocultor 2018


Comment parler de trois jours dans la poussière et le bruit, la bière et les saucisses, le temps qui se distord et le ciel toujours bleu ? Comment dire la joie de l’enfant qui sommeille en moi et qui rêvait de voir certains groupes depuis l’adolescence ? Tentative incertaine pour un rapport forcément subjectif d’un festival de Metal.

Il y avait cette année pas vraiment de têtes d’affiche qui me parlaient. L’alternance des scènes a fait que la plupart du temps, nous ne passions par la Dave Mustage que par curiosité, pour dire « Tiens Cannibal Corpse » (fatiguant), « Tiens, Nasheville Pussy » (oui, oui, pourquoi pas), « allons jeter un œil à Ultra Vomit » (à la limite du gênant). Nous avions ensuite du temps pour boire un verre ou d’aller devant les autres scènes y attendre des choses plus consistantes.

Le vendredi, le soleil tape sur la Supositor’s, quand nous arrivons, c’est Nesseria qu’une petite foule attend. Le groupe ne m’a jamais véritablement parlé sur disque, mais là, c’est autre chose, son très bon (dans l’ensemble ce sera le cas tout le weekend), sourires constant, bonne humeur, violence. Ce qui n’est pour nous qu’une mise en jambe annonce du très bon. Ça y est, on y est. Le reste de la journée n’est qu’une promenade, faite de bières et de discussions sur le site du festival, vraiment chouette, petit, bien pensé. Quand le soir arrive, on se retrouve devant Myrkur, que j’étais très curieux de voir enfin sur scène, son dernier LP tournant chez moi régulièrement. La dame ne déçoit pas, impressionne plutôt par son chant d’une richesse folle, sachant monter très haut sous le chapiteau de la Massey Ferguscène. Un concert perturbé par de léger soucis techniques qui n’entament en rien le charme de ce Black Metal  pas tout à fait comme les autres. Encore un petit peu d’attente et nous sommes devant l’équipe technique des Young Gods. Un groupe assez rare depuis quelques temps, que j’adore et que je n’ai eu l’occasion de voir que deux fois auparavant. L’excitation est donc à son comble quand les trois suisses arrivent sur scène. Incroyable concert, comme toujours, les Young Gods dégageant une chaleur sur scène qui touche au sublime. Une setlist parfaite mais un concert qui me semble, forcément, trop court. Un des sommets du festival, assurément. La fatigue du voyage se fait sentir, direction dodo.

Le samedi a été pour moi le jour le plus intense, beaucoup de groupes que j’attendais, aucune déception, un temps idéal, pas trop chaud. Le pied. On arrive, malheureusement, à la fin de Hangman’s Chair, mais le peu que l’on en a vu a fini de nous convaincre de l’incroyable talent de ce groupe parisien aussi original que puissant. Un chanteur impressionnant, une rythmique d’éléphant sur le retour mais à qui on ne peut plus la faire à l’envers, une présence sur scène qui en impose de façon assez bluffante parce que semblant couler de source. Très frustré d’avoir raté le début mais, que voulez-vous, il faut bien dormir. Direction ensuite la Supositor’s, pour le groupe que j’attendais avec le plus d’envie : Blockheads. Pour moi, un des tout meilleurs groupes de Grindcore toutes époques confondues. Et dire qu’ils ne m’ont pas déçu serait une litote. Banane totale, chaleur, poussière, générosité de chaque instant, un esprit punk de vrais passionnés, un son parfait, et cette musique qui fait partie de celles qui constituent les bases de mes goûts musicaux. J’ai même eu la possibilité de faire un câlin au chanteur. Parfait. La surprise du jour, c’est Pelican, un groupe qui sur disque me laisse totalement froid et que j’ai trouvé ici des plus convaincants, malgré quelques soucis de sons (pas leur faute, peut-être). Tenir une scène de festival Metal avec un groupe totalement instrumental me semble être un exploit difficile à réaliser, le groupe le fait avec aisance. Simple et efficace. Puis, la joie de voir Nostromo sur scène, la satisfaction de les savoir revenus pour de bon. Cette brutalité absolument jouissive qui traverse toute l’enceinte entre les arbres de la Supositor’s, cette technicité bluffante, ce Grindcore pas tout à fait comme les autres, technique, chirurgicale. Un des pics de kiff du festival. Plus tard dans la journée, Celeste se fait désirer sur la Massey Ferguscène et a bien raison, le groupe ayant enfin par chez nous la reconnaissance qu’il mérite. Etant maintenant habitué à les voir jouer, la surprise est de taille : de petits changements de mise en scène bienvenus, un son meilleur que jamais et une façon de dérouler tout ça qui en impose comme jamais auparavant. Celeste est au maximum de ses capacités, tient son bidule comme jamais et nous assomme littéralement. Le concert du jour, c’est celui-ci. Et c’est maintenant certain, Infidèle(s) est le meilleur album d’un groupe en permanente progression. Merde, tant de bons groupes français !! Inutile après cela de parler du reste de la soirée, la messe est dite.

Le dimanche ne restera pas comme mon jour favori mais m’a réservé quelques bonnes surprises. J’attendais de voir Cult Of Occult pour me convaincre, leurs albums n’ayant jamais réussi à me faire plus que tendre l’oreille. Eh bien, leur concert était du même bois, violent, plombant, certes, mais linéaire, assez éloigné de ce qui dans le genre sait tout détruire. Tant pis. La surprise de taille du jour fut Stoned Jesus, un groupe qui lui aussi ne m’a jamais vraiment fait sauter au plafond sur disque. Et là, je ne sais pas, cette musique simple et directe, le kiff du stoner en trio, ces trois jeunes types qui tiennent la scène avec sourire et humour, tout était là. Le concert feel good du festival, mais pas non plus un renversement des planètes Stoner non plus, simplement un moment très cool. Ce qui est déjà beaucoup. En prime, un nouveau morceau joué pour la première fois, merci. Sur la même scène, Misery Index m’a étonné par son côté cool et tranquille, ambiance que je n’attendais pas d’un groupe de Death. Rien à en dire de plus, si ce n’est que je suis toujours content de voir un groupe de chez Relapse sur scène, puisque c’est tout simplement le meilleur label américain qui soit. D’ailleurs, Relapse, encore, la dernière claque du festival sera Dying Fœtus qui, là où Cannibal Corpse est chiant comme la lune, se révèle passionnant d’un bout à l’autre d’un set qui, bizarrement, avait lieu sur la Supositor’s. Etrange choix d’organisation, tant le groupe ricain a déplacé les foules. Un batteur totalement inhumain qui joue tout le temps plus vite que tout le monde et qui parfois se met à jouer plus vite que lui-même, un son clean comme un scalpel, une ambiance finalement fun (cet appel au don pour que le groupe puisse fumer sur la route), des musiques d’intro et de conclusion choisies avec soin (Ahahah). Que demander de plus ? Dying Fœtus a inventé le Deathcore (le vrai, celui qui fait se télescoper le Death le plus brutal et le Hardcore le plus violent, pas cette musique pour connards qui est le nouveau nom du Metalcore). Voilà, c’est fini, c’était cool.
Dédicace à Anatole, qui se reconnaitra et qui a été un compagnon parfait.



18 juillet 2018

La Chute de l'empire romain


Aujourd’hui, on cause classique et culte. Botch était pendant quelques années le présent et le futur du Hardcore dans ce qu’il a de plus moderne et inspiré par d’autres genres. Ils étaient de Tacoma et faisaient indiscutablement partie des fleurons du label Hydrahead. On y va ?

Les petits bouts d’chou (j’assume complètement) de Botch jouaient un Hardcore tendance mathématiques appliquées. Ils sonnaient malgré cela bien plus rock’n’roll que, par exemple, Dillinger Escape Plan, surtout en comparaison avec la fin de carrière de ces derniers. En deux albums, quatre splits (dont un avec les Suisses de Knut) et quelques EP, ils ont tranquillement additionné 5 et 7 pour donner vie à une musique chaotique, technique et toujours brûlante. Je me concentrerai ici sur le LP We Are The Romans, sorti en 1999, pic incontestable d’une discographie pourtant foisonnante. Neuf morceaux avec des titres énigmatiques et drôles forment le gros monstre qu'est We Are The Romans, un disque aussi parfait que son artwork est laid.

Quand débute "To Our Friends In The Great White North", on se souvient que la vie n'est pas un long fleuve tranquille et que, si le chaos qui nous entoure a un terrible avantage, c'est bien celui de pouvoir faire naître des albums comme celui-ci. Ça va vite, c'est un poil technique mais on s'en fout, ce qui compte c'est que nous sommes face à un titre passionnant de bout en bout. Il s'y passe beaucoup de choses et, à l'image de l'album entier, Botch nous balade d'un univers à l'autre. Le seul problème (il faut bien qu'il y en ait un), c'est cette production typée de l'époque, qui parfois date le disque dans une époque avec laquelle on peut avoir des soucis. Enfin, question de pinaille.

"Mondrian Was A Liar", quel titre ! Quel brutalité ! Une batterie qui nettoie partout, même dans les coins. "Transitions From Persona To Object" (toujours cet art du titre parfait), plus mathématique que l'Identité d'Euler avec son riff vrille et sa structure en aller-retour. "C. Thomas Howell As The "Soul Man" gagne tous les points, simplement par la grâce d'un passage tout con à la basse à mi-parcours. Et comme si ça ne vous suffisait pas, le morceau prend après une direction mélodique et d'une tenue de route parfaite. Quel talent, mes enfants !! On passe la moitié du temps réglementaire sans s'être rendu compte qu'on avait enfilé son maillot, c'est tout bêtement qu'on est content d'être là et de se faire balader sans savoir trop où.

"Saint Matthew Returns To The Womb" est aussi court qu'il est magique, sans doute le titre instantané de We Are The Romans, un tube. Et ce break de batterie vers une minute et trente secondes, il vaut mieux pour vous que je n'en dise rien, la bonne nouvelle étant que je n'ai plus mal au dos. "Frequency Ass Bandit" est sans doute un poil plus autoroutier, pas ma favorite. Même si à la fin, bon, quand même, oui... "I Wanna Be A Sex Symbol On My Own Terms" vous fera zouker toute une semaine, votre colonne vertébrale à la main tel un lasso, quel groove ! C'est déjà fini avec "Man The Ramparts", les jeux sont faits, la fin sera lente et douloureuse, tout bonnement pour vous montrer que Botch savait tout faire. Effet secondaire : vous habitiez au premier étage et vous voilà partageant un loft de cinq mètres sous plafond avec votre voisine du dessous. Après cela, Botch allait se révolutionner tout seul comme un grand sur le EP An Anthology Of Dead Ends, mais ça, c'est une autre histoire.

Ne parlez plus à votre ostéopathe, soyez Cannibales !

5 juillet 2018

Trois Huit

Boom ! Aujourd’hui, on parle du meilleur super-groupe de la planète. On parle de E, on parle de Negative Work. E, Thalia Zedek (Come, Live Skulls, etc), Gavin McCarthy (ex Karate) et Jason Sanford guitariste de Neptune. Je ne sais pas vous, mais moi, ça me fait rêver. Le premier Lp était déjà excellent, alors, quid, quid, oui quid de celui-ci ?

Le disque s’ouvre avec « Pennies », titre chanté par madame Zedek, mélodique, entêtant et complètement addictif. La guitare de Sanford tournoie, sirène hurlante. Je peux vous le dire tout de suite, ça sera comme ça jusqu’à la fin. « The Projectionist » garde le cap, se fait mathématique, avance avec aisance vers quelque chose de plus hypnotique. Thalia Zedek et Sanford s’y partagent le chant. Il est à noter que jamais E ne sonne comme la réunion de trois entités, Negative Work fait montre d’une réelle cohésion, on écoute ici la musique d’un véritable groupe. Un groupe où une alchimie est clairement présente.

« Poison Letter », je n’ai rien à en dire, il suffit de l’écouter. Ma petite préférée. Si cela ne vous fait aucun effet, je ne peux rien pour vous, peut-être n’aimez-vous tout simplement pas la musique, ce qui n’est pas si grave. Mais cette voix, encore et toujours, ces guitares qui savent aller et venir, feu et glace. Et ce jeu de batterie si particulier, tout en roulements. Enfin, je vous ai dit, je n’ai rien à en dire. « A house Inside » est chantée par Jason Sanford. Il nous susurre à l’oreille, puis sa voix s’emporte et rend ce morceau passionnant.

« Down she goes » arrive avec ses guitares entremêlées et sa rythmique lancinante. Un titre peut-être plus abrasif mais qui, avec le temps, se révèle et emporte tout. On est déjà à la moitié du disque, tout est parfaitement à sa place et un constat s’impose : Negative Work est plus varié, plus abouti que le premier disque de E. Je ne pourrais pas vous quitter sans vous parler de « One In Two », ses guitares mélancoliques qui se mélangent jusqu’à exploser quand la batterie arrive, ce martèlement. Et la voix de Thalia Zedek. Pourquoi ne saoule-t-on pas les masses avec cette voix ? Pourquoi n’est-elle pas partout ? « Hole In Nature » se fait velours (enfin, un peu râpeux tout de même), la voix de Sanford nous grise, encore un morceau parfait, encore un. « Hollow » vient conclure le disque comme il avait commencé, avec cet alliage précis (et précieux) de mélodies et de coups de boutoirs. Et ce refrain, mes petits, ce refrain. Voilà, la leçon est terminée. Negative Work est un grand, très grand disque.

Vous l’aurez compris, ce disque fait l’unanimité entre moi, moi-même et je, j’ai même quelques amis qui n’en reviennent pas, c’est vous dire. E est également une vraie expérience à vivre en concert, un truc sans fioritures aucune, mais qui vous traverse et vous avale. Une musique sincère et passionnée, passionnante.

On a chaud, on est bien, on est Cannibales !

3 juin 2018

Dark Water

"C'est gras. Et fin, en même temps. Comme des rillettes."C'est par ces quelques mots aussi fleuris qu'impeccablement justes et flatteurs (si, si) qu'un homme de mes amis, au goût toujours certain et à la verve tripière, a réagi à la première écoute de Endless Floods et de son deuxième long format, terriblement sobrement intitulé II. Doom.

Un peu de math pour commencer, ça fait toujours du bien. Le disque est composé de deux titres longs et d'un court intermède. Quasi vingt-cinq minutes pour le premier et presque vingt pour le second. Et s'il est vrai que, dans le genre qui nous intéresse, la longueur extrême n'est plus une surprise pour personne, rare sont ceux qui réussissent à imposer quelque chose d'original sur un format somme toute assez casse-gueule. Et mieux, si je vous disais que II est captivant de bout en bout dès la première écoute ? Incroyable, non ?

"Impasse" ouvre le pot (oui, oui, de rillettes, c'est bien) en se développant d'abord de façon assez classique : lenteur, crasse, toutes cymbales dehors et une mélodie qui rampe au milieu de tout ça. On pense alors un peu aux voisins de Monarch! sur leurs travaux les plus abouties (il faut que je vous parle de Never Forever (je sais ça commence à dater)). Et puis le chant arrive, et là mes frères (et mes sœurs), le miracle se produit. Parce que si à l'instant où l'on se trouve, seulement quelques minutes se sont passées, on entre dans quelque chose de plus inédit et qui participe à l'intérêt magnétique que Endless Floods aura très vite pour ceux qui y poseront une oreille attentive. Car si la musique fait songer à du Sludge/Doom certes de très bonne facture, le chant ferait facilement penser aux grandes heures de la French Way of Emo (je mets tous les noms de genres en majuscules, je suis d'humeur classificatrice respectueuse). Et pour qui suit ce blog depuis quelques temps (j'en vois quelques-uns au fond), il saura que ça ne peut pas me laisser insensible. Figurez-vous qu'à ce train-là, le morceau est tellement palpitant que quand, d'un coup, le calme s'installe, le quart d'heure est largement passé. Le morceau bifurque alors vers quelque chose de moins âpre, la guitare se fait clair et on glisse tranquillement vers la contemplation jusqu'à ce que le tout grimpe encore vers des cimes de distorsions, mais dosées, par touche savante. Parce que l'autre grand atout de Endless Floods, c'est cette gestion parcimonieuse du bruit, de ces ambiances Noise qui font clairement son identité. Et boom, un p'tit tour de force, comme ça, modeste et appliqué, réussissant à captiver pendant la durée moyenne d'un long disque de Grind.

"Passage" se la joue interlude acoustique, en faisant bien plus penser à Steve Von Till qu'à un truc de hippies et c'est très bien, on sait qu'on a changé de face et qu'on peut se rasseoir pendant une vingtaine de minutes (-reprendrez-vous un peu de rillettes ? -Oh moi, vous savez, en apprenant la mort du maire du Mans pendant la rédaction de cette chronique, je ne sais plus comment je m'appelle. Une grande perte pour le monde du théâtre, c'est tout ce que je peux vous dire...).

"Procession" commence comme une romance à deux de nuit sur un alligator dans un marécage en regardant les obsèques du maire du Mans en Replay sur l'application smartphone de France 3 Pays de la Loire. Mais heureusement, il n'y a plus de réseau, la retransmission s'arrête et la voix déboule, encore plus papier de verre en lambeaux que jamais, Sludge pour tous et chacun sa merde. Quand soudain, les lumières commencent à se faire plus lointaines, la musique n'est plus qu'un souffle... Et repart, encore et encore, chaque fois plus goudronnée, toujours plus noise, avec une guitare qui se dresse et serpente en suintant jusqu'à s'épuiser, au faîte d'un disque qui, disons-le, nous subjugue. Et les dernières lumières s'éteignent avant que le disque ne se termine dans un déluge complet. Et Endless Floods a bon sur toute la ligne. Épatant, hein ?

"Une rue, c'est ce qui va quelque part. Ça marche de chaque côté de nous comme une procession." Paul Claudel

Plus que jamais, sois cannibale.


12 janvier 2018

Top Gun

2017 est morte, vive 2017. Dans le désordre le plus complet.

Skeuds :

-Big Brave : Ardor
-Unsane : Sterilize
-Monarch : Never Forever
-torino : De L’autre côté de la ville
-Wolves In The Throne Room : Thrice Woven
-Bell Witch : Mirror Reaper
-Friendship : Hatred
-Oxbow : Thin Black Duke
-Prurient : Rainbow Mirror
-Iron Reagan : Crossover Ministry
-Black Mecha : I.M. Mentalizing
-Brutus : Burst
-Crystal Fairy : St
-Horisont : About Time
-PallBearer : Heartless
-Endon : Through The Mirror
-Contractions : Demo
-Woe : Hope Attrition
-Mondkopf : They Fall But You Don’t

Concerts :

-The Saddest Landscape et Svalbarduk à l’Espace B
-Oxbow, Celeste, Inter Arma et Sumac au Gibus
-The Conformists et Porch à l’Espace B
-Windhand, Monolord, Conan et Satan’s Satyrs au Glazart
-Emma Ruth Rundle à l’Espace B
-Wolves In The Throne Room et Aluk Todolo au Glazart
-Celeste, Comity et Revok au Point Ephémère
-Grails et Majeure au Glazart

Films :

-Grave de Julia Ducournau
-The Lost City of Z de James Gray
-Get Out de Jordan Peele
-Emily Dickinson, a quiet passion de Terence Davies
-Rodin de Jacques Doillon
-Loving de Jeff Nichols
-Les Fantômes d’Ismaël d’Arnaud Desplechin
-Laissez Bronzer les cadavres D’Hélène Cattet et Bruno Forzani

Série :


-Bojack Horseman
-Flowers
-Godless
-Nola Darling
-The Deuce