Menace Ruine, où la bande-originale de la fin de tout. Un sombre vrombissement en fond sonore, accompagné d'une rythmique martiale, voilà tout ce qui reste pour illustrer le chant possédé de Geneviève sur Alight in ashes. Jamais le groupe n'avait était aussi loin dans le minimalisme pour offrir au monde sa vision tourmentée.
Peut-on encore parler ici de Black-Metal quand la musique touche de si près à l'universalité ? Y a t-il des choses à dire pour analyser cette musique ? Peut-on simplement en parler sans risquer de salir sa beauté noire et violente ? Il n'y a, je pense, pas de mot pour décrire la force de ce que ce bout de vinyle renferme, il serait, en tous cas, vain de vouloir en parler comme on parle du premier disque venu. Il n'y a ici que peu de repères, qu'ils soient mélodiques ou rythmiques, la voix seule nous prend par la main pour ne plus nous lâcher pendant ces six morceaux.
Menace Ruine sait faire naître en nous des images, toujours fortes, parfois désagréables et crues, le plus souvent d'une beauté morbide. Il faut écouter ce disque très fort dans le noir ou mieux, fermer les yeux si on a la chance de les voir sur scène, pour sentir monter en soi l'évocation de choses si enfouies qu'on en ignorait jusqu'à l’existence. Elles viennent de temps lointains pour nous parler du monde et de nous-mêmes, elles ne sont que simples évocations, messages brouillés. Paysages désertiques ou champs de ruines, lueurs nocturnes, on ne sait pas qui nous parle ni comment. On ne le saura jamais.
Là est la force de Menace Ruine, s'immerger dans ce disque fait naître des questions, déjà tant sur la forme que le contenu, mais d'abord sur ce que nous ressentons, sur ce que cette musique nous raconte. Parle-t-elle de l'origine ou de la fin ? De l'espoir ou de la tristesse ? D'un éveil ou d'une chute ? En sommes-nous encore aux menaces ou déjà au temps des ruines ? Très vite, les réponses à toutes ces questions n'importent plus, on plonge dans une sorte d'abandon et il devient grisant de se laisser happer par ce déferlement d'images, de rythmes et de sons. Il ne reste alors qu'à lâcher prise sur tout et ne plus connaître rien d'autre que ce bourdonnement drone sur lequel la voix nous transporte. On ne sait jamais vers où, mais le voyage est chaque fois meilleur, comme une drogue dont chaque nouvelle prise est la première.
Soyez cannibales!
un blog pour partager ma passion pour les musiques actuelles. rock indé, punk, electro, metal, expérimental, hard-core, etc.
27 octobre 2012
23 octobre 2012
Un prophète
Ne pas être dans les temps est une posture assez logique pour parler d'Helmet et de son Meantime (toujours une bonne excuse). Nous sommes en 1992, la scène rock américaine au sens large est en pleine ébullition, il y a des bons groupes à chaque coin de rue, Nirvana est un phénomène de société médiatique et lourd de sens. Au milieu de tout ça, quatre types de New-York sortent leur deuxième album après un Strap in on sorti sur le génial label Amphetamine Reptile. Ils s'appellent Helmet, ils sont beaux et ils sentent le metal noise et dissonant.
On a déjà parlé de lui ici mais c'est le Grand John Stanier qui est derrière la batterie et ça s'entend. Enfin surtout ça se ressent parce qu'il façonne la structure rythmique de chaque morceau avec son jeu incroyable, unique. Écoutez "Give it" pour vous en convaincre. De mesures bâtardes en contre-temps, de syncopes à l'appel en breaks dévastateurs, le batteur est une des clés du son Helmet. Il n'y a qu'à jeter une oreille aux trois albums post-reformation (Page Hamilton étant le seul membre d'origine) pour s'en rendre facilement compte.
Bien sûr il y a aussi ces riffs de guitares stridents et noise si typiques de Page Hamilton, on sent le réel bagage technique du monsieur. Et forcément cette voix, La voix du metal alternatif estampillé 90's, saturée et hargneuse à souhait mais épousant parfois de superbes lignes mélodiques comme sur "Unsung". Tout cela donne à cet LP un côté monolithique et dense qui en lassera certains, fatigués par les cassures rythmiques et le petit manque de respiration de l'ensemble. Mais c'est aussi ce qui donne son charme à Meantime et qui en fait un classique des New-yorkais.
Après cet opus, le groupe sortira encore deux albums avec ce line-up, Betty et Aftertaste, explorant une vaine plus variée et mélodique sans toutefois perdre de son énergie brute. Ces deux-là sont largement aussi bons voire, selon certains, bien meilleurs que Meantime et Strap It on. Puis en 2004, Page Hamilton remet le navire à flot avec...personne à bord. Le Helmet nouveau sort alors trois albums pas forcément mauvais mais très clairement insipides comparés aux quatre premiers. Il apparait alors clairement, mais était-ce nécessaire de le démontrer, qu'Helmet sans Stanier et Henry Bogdan n'est plus lui-même malgré ce qu'en pense son leader.
John Stanier continue tranquillement, et en toute discrétion, à être un des batteurs les plus géniaux de la planète dans des groupes tous excellents comme Battles (aaah Battles) et Tomahawk (avec le fou-génial Mike Patton). Henry Bogdan joue quand à lui dans différents groupes de jazz.
Il est important de percevoir la place de choix qu'ont les premiers Helmet dans la musique des 90's, car sans Meantime et quelques autres, le bidule parfois bien pourri et quelques fois génial (c'est selon) qu'on appelait le neometal n'aurait pas était le même. Le groupe est, au moins tout autant que Faith no more mais certes avec un retentissement moindre, à la base d'un son qui est encore aujourd'hui bien présent dans l'actualité musicale riche en recyclages.
Écoutez bien tout ça, soyez curieux et cannibales
On a déjà parlé de lui ici mais c'est le Grand John Stanier qui est derrière la batterie et ça s'entend. Enfin surtout ça se ressent parce qu'il façonne la structure rythmique de chaque morceau avec son jeu incroyable, unique. Écoutez "Give it" pour vous en convaincre. De mesures bâtardes en contre-temps, de syncopes à l'appel en breaks dévastateurs, le batteur est une des clés du son Helmet. Il n'y a qu'à jeter une oreille aux trois albums post-reformation (Page Hamilton étant le seul membre d'origine) pour s'en rendre facilement compte.
Bien sûr il y a aussi ces riffs de guitares stridents et noise si typiques de Page Hamilton, on sent le réel bagage technique du monsieur. Et forcément cette voix, La voix du metal alternatif estampillé 90's, saturée et hargneuse à souhait mais épousant parfois de superbes lignes mélodiques comme sur "Unsung". Tout cela donne à cet LP un côté monolithique et dense qui en lassera certains, fatigués par les cassures rythmiques et le petit manque de respiration de l'ensemble. Mais c'est aussi ce qui donne son charme à Meantime et qui en fait un classique des New-yorkais.
Après cet opus, le groupe sortira encore deux albums avec ce line-up, Betty et Aftertaste, explorant une vaine plus variée et mélodique sans toutefois perdre de son énergie brute. Ces deux-là sont largement aussi bons voire, selon certains, bien meilleurs que Meantime et Strap It on. Puis en 2004, Page Hamilton remet le navire à flot avec...personne à bord. Le Helmet nouveau sort alors trois albums pas forcément mauvais mais très clairement insipides comparés aux quatre premiers. Il apparait alors clairement, mais était-ce nécessaire de le démontrer, qu'Helmet sans Stanier et Henry Bogdan n'est plus lui-même malgré ce qu'en pense son leader.
John Stanier continue tranquillement, et en toute discrétion, à être un des batteurs les plus géniaux de la planète dans des groupes tous excellents comme Battles (aaah Battles) et Tomahawk (avec le fou-génial Mike Patton). Henry Bogdan joue quand à lui dans différents groupes de jazz.
Il est important de percevoir la place de choix qu'ont les premiers Helmet dans la musique des 90's, car sans Meantime et quelques autres, le bidule parfois bien pourri et quelques fois génial (c'est selon) qu'on appelait le neometal n'aurait pas était le même. Le groupe est, au moins tout autant que Faith no more mais certes avec un retentissement moindre, à la base d'un son qui est encore aujourd'hui bien présent dans l'actualité musicale riche en recyclages.
Écoutez bien tout ça, soyez curieux et cannibales
13 octobre 2012
Le Patient anglais
J'ai eu quelques difficultés à me mettre d'accord avec moi-même pour ce post. Je voulais faire quelque-chose sur l'intégrale de Blur, parler de chaque album, que ce soit exhaustif, complet. J'ai donc réécouté chaque LP avec attention et je n'ai trouvé des choses à dire que sur The Great Escape. Il est vrai que la période où j'écoutais beaucoup ce groupe est assez loin derrière moi et, à part ce disque, je ne trouve plus véritablement de plaisir à écouter Blur.
Il y a bien quelques titres, disséminés ici ou là, comme "Tender" sur 13 ou "For Tomorrow" sur Modern life is rubbish. Parklife a tout du bon album mais je le trouve assez bordélique, partant dans tous les sens malgré la présence de nombreuses très bonnes chansons. Cela ne me dérange pas de réécouter l’éponyme mais en faisant cela j'ai parfois l'impression d'entendre le disque d'un autre groupe que Blur.
Après avoir dis tout cela, vider mon sac de gentillesses (!) sur tout une discographie comptant tout de même sept disques studios, je peux vous parler l'esprit léger de mon disque préféré du groupe londonien : The Great escape. Quand je dis que c'est mon disque préféré de Blur, c'est un léger euphémisme, j'écoute cette galette avec le même plaisir depuis dix-sept ans. Ah j'avais tout juste dix ans, la vie m'était offerte comme un gros bonbon que je suçais chaque jour avec chaque fois plus d'avidité (hum hum).
C'est simple, sur les seize morceaux que compte l'album, il n'y a rien à jeter, plutôt une collection de tubes imparables. Citons en vrac "Stereotypes", "Country House" et son refrain parfait, "Best Days", "It could be you" et son énergie joyeuse, "He thought of cars" et ses couplets qui dressent mes poils de barbes d'émotion contenue (ah la la)... Je m'arrête là car je pourrai parler de chaque titre, de leurs trouvailles mélodiques à foison, des textes tour à tour acides, drôles ou simplement beaux et mélancoliques. Ce disque est simplement le plus réussi et complet de Blur, certainement même de toute la scène britpop de l'époque. Ouais carrément!
Une chose qui me frappe toujours en écoutant le disque d'une traite, c'est l'ambiance positive qui s'en dégage. Ce disque donne envie de marcher au soleil, de sourire, il donne la patate. Attention ne me faites pas dire ce que je n'ai même pas pensé : Positif ne veut pas dire niais ou naïf, il y a assez de matière dans les textes pour comprendre que ce n'est pas juste une collection de chansons pour boire des cocktails au bord d'une piscine, en flattant la croupe ferme de filles en bikini. Il se dégage juste une impression, comme si le groupe avait décidé de se permettre beaucoup de choses tout en ayant une vision claire de ce que devait être leur album. Les superbes cuivres sur "Fade Away" en sont une jolie preuve, il faut oser ce genre d'arrangements casse-gueules et c'est ici tellement bien fait que, si ça ne choque pas, ça ferait même plutôt vraiment classe.
De classe à classique il n'y a que quelques phonèmes et je franchis le pas sans douter! Je pense que The Great escape est le disque de Blur dont on se souviendra dans 50 ans, quand les ordinateurs eux-mêmes seront dématérialisés et que je militerai pour ma platine vinyle devant mes petits enfants médusés par cette pochette aux couleurs si vives et brillantes. Tout comme le disque qui se cache derrière. Un classique, je vous le dis.
Écoutez de la musique, soyez curieux et cannibales!
Il y a bien quelques titres, disséminés ici ou là, comme "Tender" sur 13 ou "For Tomorrow" sur Modern life is rubbish. Parklife a tout du bon album mais je le trouve assez bordélique, partant dans tous les sens malgré la présence de nombreuses très bonnes chansons. Cela ne me dérange pas de réécouter l’éponyme mais en faisant cela j'ai parfois l'impression d'entendre le disque d'un autre groupe que Blur.
Après avoir dis tout cela, vider mon sac de gentillesses (!) sur tout une discographie comptant tout de même sept disques studios, je peux vous parler l'esprit léger de mon disque préféré du groupe londonien : The Great escape. Quand je dis que c'est mon disque préféré de Blur, c'est un léger euphémisme, j'écoute cette galette avec le même plaisir depuis dix-sept ans. Ah j'avais tout juste dix ans, la vie m'était offerte comme un gros bonbon que je suçais chaque jour avec chaque fois plus d'avidité (hum hum).
C'est simple, sur les seize morceaux que compte l'album, il n'y a rien à jeter, plutôt une collection de tubes imparables. Citons en vrac "Stereotypes", "Country House" et son refrain parfait, "Best Days", "It could be you" et son énergie joyeuse, "He thought of cars" et ses couplets qui dressent mes poils de barbes d'émotion contenue (ah la la)... Je m'arrête là car je pourrai parler de chaque titre, de leurs trouvailles mélodiques à foison, des textes tour à tour acides, drôles ou simplement beaux et mélancoliques. Ce disque est simplement le plus réussi et complet de Blur, certainement même de toute la scène britpop de l'époque. Ouais carrément!
Une chose qui me frappe toujours en écoutant le disque d'une traite, c'est l'ambiance positive qui s'en dégage. Ce disque donne envie de marcher au soleil, de sourire, il donne la patate. Attention ne me faites pas dire ce que je n'ai même pas pensé : Positif ne veut pas dire niais ou naïf, il y a assez de matière dans les textes pour comprendre que ce n'est pas juste une collection de chansons pour boire des cocktails au bord d'une piscine, en flattant la croupe ferme de filles en bikini. Il se dégage juste une impression, comme si le groupe avait décidé de se permettre beaucoup de choses tout en ayant une vision claire de ce que devait être leur album. Les superbes cuivres sur "Fade Away" en sont une jolie preuve, il faut oser ce genre d'arrangements casse-gueules et c'est ici tellement bien fait que, si ça ne choque pas, ça ferait même plutôt vraiment classe.
De classe à classique il n'y a que quelques phonèmes et je franchis le pas sans douter! Je pense que The Great escape est le disque de Blur dont on se souviendra dans 50 ans, quand les ordinateurs eux-mêmes seront dématérialisés et que je militerai pour ma platine vinyle devant mes petits enfants médusés par cette pochette aux couleurs si vives et brillantes. Tout comme le disque qui se cache derrière. Un classique, je vous le dis.
Écoutez de la musique, soyez curieux et cannibales!
4 octobre 2012
Sous le soleil de Satan
Aujourd'hui, je vais montrer mon objectivité et ma mesure à toute épreuve (!) en vous parlant de Mogwai, le groupe de postrock aux guitares telluriques et à la rythmique béton béton. Ne cherchez pas trop de références avec le contenu du film de Pialat, si ce n'est que Mogwai est né sous une bonne étoile noire, éclairant le ciel morne de leur Écosse natale. Je ne parlerai ici que des albums à propos desquels j'ai envie de dire quelque-chose, certains seront oubliés et d'autres auront une place de choix, là où habituellement on ne leur donne aucune chance.
Quand un beau jour de 1997 déboule le titre "Mogwai fear satan" sur l'album Young Team, un tel impact sismique en provenance du Royaume-Uni n'a pas été ressenti dans le monde du rock expérimental depuis My Bloody Valentine. Et il est d'une puissance et d'une précision sans commune mesure avec les pré-cités. Il est étonnant de savoir que, dès ce premier album, Mogwai est un groupe différent, qu'il se démarque des autres formations du genre de l'époque que sont Tortoise et Godspeed you black emperor. Son identité est forte, Mogwai a déjà un son qui lui est propre, Mogwai fait déjà la différence sur scène, c'est déjà un monstre (mais non pas un Gremlin, essayez de suivre un peu!). "Like Herod" et "R U still in 2 it" finissent de convaincre les plus septiques. Il est rare qu'une telle richesse musicale soit développée dès un premier LP.
On fait un grand saut dans le temps pour atterrir en 2006 qui voit la sortie de Mr Beast. Mogwai a grandi, sa musique s'est complexifiée, son champ d'action est de plus en plus varié. Il suffit d'écouter "Glasgow mega-snake" très fort pour comprendre ce que peut être Mogwai, jamais un titre de postrock aussi concis n'a été aussi puissant, aussi dense. La structure de ce morceau, son rendu sonore sont tout simplement incroyables. A partir de là, on peut tout rêver quand à l'avenir de Mogwai, plus rien ne semble impossible et beaucoup seront déçus par la suite.
A hawk is hawling et son aigle peint sur la pochette, cet album n'a pas réussi à contenter tout le monde, le côté electro déplait à certains, d'autres le trouvent trop minimaliste sur quelques morceaux. Mogwai apparait pourtant ici comme un groupe au sommet de son art, chaque titre ici possède une identité propre, on sent le travail énorme réalisé sur les arrangements et les ambiances. C'est sur les titres les plus posés que Mogwai se montre enfin d'une excellence digne de ses grands classiques. écoutez "The sun smells too loud" au casque, il en est l'exemple parfait, ils y réussissent enfin à être aussi évocateurs que sur leurs titres les plus chargés en guitares.
En 2010 sort Hardcore will never die but you will. Je trouve que rien que pour son titre à mourir de rire (surtout quand on sait comment le groupe l'a trouvé), ce disque mérite qu'on s'y attarde, qu'on prenne le temps. Cet album est assez déroutant au début quand on est habitué à trouver certaines choses chez Mogwai, on a même l'impression qu'il est un peu raté. Puis les mois passent et chaque fois qu'on le remet sur une platine, il se découvre petit à petit. Je ne saurai pas en dire beaucoup plus car j'ai (près de deux ans après ça sortie) encore du mal à comprendre ce disque. Il est malgré cela certain que ce LP possède un charme magnétique intense qui fait que l'on revient toujours vers lui, ne serait-ce que pour tenter de l'apprivoiser.
Selon les connaisseurs, il est important de pouvoir avoir la chance de voir Mogwai sur scène où il prend une dimension démultipliée. Vous savez ce qu'il vous reste à faire! Soyez curieux.
Quand un beau jour de 1997 déboule le titre "Mogwai fear satan" sur l'album Young Team, un tel impact sismique en provenance du Royaume-Uni n'a pas été ressenti dans le monde du rock expérimental depuis My Bloody Valentine. Et il est d'une puissance et d'une précision sans commune mesure avec les pré-cités. Il est étonnant de savoir que, dès ce premier album, Mogwai est un groupe différent, qu'il se démarque des autres formations du genre de l'époque que sont Tortoise et Godspeed you black emperor. Son identité est forte, Mogwai a déjà un son qui lui est propre, Mogwai fait déjà la différence sur scène, c'est déjà un monstre (mais non pas un Gremlin, essayez de suivre un peu!). "Like Herod" et "R U still in 2 it" finissent de convaincre les plus septiques. Il est rare qu'une telle richesse musicale soit développée dès un premier LP.
On fait un grand saut dans le temps pour atterrir en 2006 qui voit la sortie de Mr Beast. Mogwai a grandi, sa musique s'est complexifiée, son champ d'action est de plus en plus varié. Il suffit d'écouter "Glasgow mega-snake" très fort pour comprendre ce que peut être Mogwai, jamais un titre de postrock aussi concis n'a été aussi puissant, aussi dense. La structure de ce morceau, son rendu sonore sont tout simplement incroyables. A partir de là, on peut tout rêver quand à l'avenir de Mogwai, plus rien ne semble impossible et beaucoup seront déçus par la suite.
A hawk is hawling et son aigle peint sur la pochette, cet album n'a pas réussi à contenter tout le monde, le côté electro déplait à certains, d'autres le trouvent trop minimaliste sur quelques morceaux. Mogwai apparait pourtant ici comme un groupe au sommet de son art, chaque titre ici possède une identité propre, on sent le travail énorme réalisé sur les arrangements et les ambiances. C'est sur les titres les plus posés que Mogwai se montre enfin d'une excellence digne de ses grands classiques. écoutez "The sun smells too loud" au casque, il en est l'exemple parfait, ils y réussissent enfin à être aussi évocateurs que sur leurs titres les plus chargés en guitares.
En 2010 sort Hardcore will never die but you will. Je trouve que rien que pour son titre à mourir de rire (surtout quand on sait comment le groupe l'a trouvé), ce disque mérite qu'on s'y attarde, qu'on prenne le temps. Cet album est assez déroutant au début quand on est habitué à trouver certaines choses chez Mogwai, on a même l'impression qu'il est un peu raté. Puis les mois passent et chaque fois qu'on le remet sur une platine, il se découvre petit à petit. Je ne saurai pas en dire beaucoup plus car j'ai (près de deux ans après ça sortie) encore du mal à comprendre ce disque. Il est malgré cela certain que ce LP possède un charme magnétique intense qui fait que l'on revient toujours vers lui, ne serait-ce que pour tenter de l'apprivoiser.
Selon les connaisseurs, il est important de pouvoir avoir la chance de voir Mogwai sur scène où il prend une dimension démultipliée. Vous savez ce qu'il vous reste à faire! Soyez curieux.
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