En ce moment je tombe des nues, je perds mon latin et je suis chaque jour sur le cul pour un petit homme avec des grosses lunettes cerclées de noir : Elvis Costello. Plus particulièrement pour les deux albums magiques que sont This Year's model et Armed forces.
Nous sommes dans les deux dernières années des 70's, alors accompagné par the attractions, le petit binoclard pond, sans en avoir l'air, deux galettes qui ne sont pas simplement remplies de tubes : elles ne sont faites que de ça. Des classiques que sont "Accidents will happen", "No action", "(I don't want to go to) Chelsea" et "Radio, radio" aux perles comme "Green shirt", on ne compte plus les titres imparables. Plus simplement il y en a vingt-six, treize sur chaque LP.
Comme tout le monde, je connaissais le nom d'Elvis Costello, sa gueule, quelques tubes radios plus récents. Rien qui m'ait alors donné envie de creuser plus avant, même si je voyais souvent les noms de ces deux opus revenir dans des classements ou dans la bouche de certains connaisseurs. Puis, il y a quelques semaines, j'ai voulu jeter une oreilles sur les deux merveilles. Jamais, depuis des mois, je n'avais pris claque si définitive, tout ici est tellement direct et décomplexé, tellement aisé que j'ai parfois l'impression que j'ai grandi avec ces chansons, que je peux m'identifier à elles comme faisant parties de mon histoire.
Il n'y a pas vraiment grand chose de révolutionnaire ici si ce n'est la facilité avec laquelle le bonhomme trousse des chansons parfaites. Puisant dans l'héritage pop et rock et y insufflant un soupçon de punk dans l'esprit et le côté nonchalant, le génie de cette collection de morceaux réside dans le second degré, partout présent, et déculpabilisant du même coup quand à l'aspect un peu guimauve de certains titres. Chaque chanson est comme un bonbon acidulé que l'on peut laisser fondre sous la langue, en ressentant ce petit picotement, ce frisson de nostalgie.
Mais qu'on ne s'y trompe pas, les textes sont là pour injecter la dose de cynisme nécessaire à tout bon disque de pop anglaise. Elvis y dresse le portrait d'une société endormie par l'entertainment, les apparences et l'aspect factice de notre rapport au monde. Les paroles sont souvent courtes et font chaque fois mouche, aidées en cela par des mélodies que tout musicien se rêverait de composer. Les deux disques sont jalonnés de refrains parfaits, de riffs géniaux et de parties de batteries jubilatoires, et pourtant tout sonne comme si c'était une première prise, avec un côté je-m’en-foutisme clairement bluffant.
Ça met clairement de bonne humeur d'écouter des disques pop de cette trempe, de savoir qu'il y a encore des bonnes surprises à dénicher dans la grande discothèque du rock et, même s'il est frustrant de savoir qu'on n'aura pas le temps de tout découvrir, Armed forces et This Year's model sont de ces disques qui donnent envie d'écouter de la musique. Et ça franchement, ce n'est pas très courant quand on voit quel genre de merde on cherche à nous faire avaler dans les médias, même spécialisés.
"There's a smart young woman on a light blue screen who comes into my house every night (...)"
On se retrouve vite pour de nouvelles pépites musicales. D'ici là, remue la queue et sois cannibale!
un blog pour partager ma passion pour les musiques actuelles. rock indé, punk, electro, metal, expérimental, hard-core, etc.
22 janvier 2013
15 janvier 2013
Made in Britain
Ouh que le début d'année a été difficile... Ça fait longtemps qu'on ne s'est pas vu hein ? Tu vas bien ? -Boarf, moi tu sais quand il n'y a rien à lire sur ton blog je déprime... -Arrête de me mettre la pression! Tu Connais les Slits ?
Nous sommes en septembre 1979, le monde est moche et la politique c'est de la merde. C'est souvent grâce à ce genre d'époque que la musique est intéressante. Je ne voudrais pas dire mais si tu avais été une pétasse sans culture en 79, tu aurais écouté les Clash et pas Lana Del Rey. Si à l'époque tu avais été une punkette féministe un peu éclairée (oui, ça fait beaucoup je sais) ou une simple fan de musique originale, ton album préféré aurait été Cut.
Quatre filles dont un garçon (ahah) avec les cheveux sales et qui posent en amazones pleines de boues, les seins à l'air, ou une des meilleures pochettes de punk british. Les Slits sont un groupe de rock, de punk et de reggae, pas vraiment les trois à la fois et pas vraiment l'un des trois non plus. Elles sont un concept (oui j'ai décidé que trois filles+un mec=Elles), elles ont un message fort. Elle sont le seul groupe de punk féminin de l'époque. Aujourd'hui encore l'un des seuls, elles sont un symbole.
Le plus fort dans tout cela ? Quand on met ce disque dans une platine, on se prend une claque, une vraie. Dans le genre de celles que l'on ne prend que rarement quand on écoute beaucoup de musique, un truc qui vous marque. Ce qui fait que trente ans après certains ne se sont toujours pas remis. Personnellement, et même si c'est un peu de mauvaise foi, je n'ai jamais compris ce qu'on trouvait de si génial au Sex Pistols. Ce boys band n'a pas vraiment d'autres mérites que d'avoir permis la naissance de Public Image Limited. Ce qui est déjà énorme... Mais je m'égare.
Sur les dix titres que compte cet LP, la plupart sont des perles et selon les écoutes, ce ne sont jamais les mêmes. "Newtown", sa ligne de basse et son titre chanté jusqu'à l'excès, ses notes de pianos égrainées comme ça, pour rien. Du génie, simplement. "Typical girl" est la chanson parfaite, de la musique au clip en passant par les paroles. Chaque titre a un truc qui donne envie de l'aimer, un gimmick fun, un riff, un refrain. L'album est court mais il s'y passe tellement de choses, aucune redite, aucun moment chiant. Et pourtant c'est simple, ça oui, mais tout semble construit, à sa place.
Quand je pense que la même année on a eu le droit au London calling des Clash. Je trouve d'ailleurs beaucoup de points communs à ces deux disques. Ils sont tous les deux une sorte de synthèse du rock et du punk mélangés à des éléments de reggae. Ils sont tous les deux engagés, militants. Et surtout ils naviguent à contre-courant de tout. C'est ça le punk, non ?
"Newtown, neeeewtooown, neeeewtoooooown!!!"
Si vous êtes sages, et pour me faire pardonner d'avoir été un peu long à poster, il se passera plus de choses que d'habitudes dans les prochains jours. Alors soyez cannibales!!
Nous sommes en septembre 1979, le monde est moche et la politique c'est de la merde. C'est souvent grâce à ce genre d'époque que la musique est intéressante. Je ne voudrais pas dire mais si tu avais été une pétasse sans culture en 79, tu aurais écouté les Clash et pas Lana Del Rey. Si à l'époque tu avais été une punkette féministe un peu éclairée (oui, ça fait beaucoup je sais) ou une simple fan de musique originale, ton album préféré aurait été Cut.
Quatre filles dont un garçon (ahah) avec les cheveux sales et qui posent en amazones pleines de boues, les seins à l'air, ou une des meilleures pochettes de punk british. Les Slits sont un groupe de rock, de punk et de reggae, pas vraiment les trois à la fois et pas vraiment l'un des trois non plus. Elles sont un concept (oui j'ai décidé que trois filles+un mec=Elles), elles ont un message fort. Elle sont le seul groupe de punk féminin de l'époque. Aujourd'hui encore l'un des seuls, elles sont un symbole.
Le plus fort dans tout cela ? Quand on met ce disque dans une platine, on se prend une claque, une vraie. Dans le genre de celles que l'on ne prend que rarement quand on écoute beaucoup de musique, un truc qui vous marque. Ce qui fait que trente ans après certains ne se sont toujours pas remis. Personnellement, et même si c'est un peu de mauvaise foi, je n'ai jamais compris ce qu'on trouvait de si génial au Sex Pistols. Ce boys band n'a pas vraiment d'autres mérites que d'avoir permis la naissance de Public Image Limited. Ce qui est déjà énorme... Mais je m'égare.
Sur les dix titres que compte cet LP, la plupart sont des perles et selon les écoutes, ce ne sont jamais les mêmes. "Newtown", sa ligne de basse et son titre chanté jusqu'à l'excès, ses notes de pianos égrainées comme ça, pour rien. Du génie, simplement. "Typical girl" est la chanson parfaite, de la musique au clip en passant par les paroles. Chaque titre a un truc qui donne envie de l'aimer, un gimmick fun, un riff, un refrain. L'album est court mais il s'y passe tellement de choses, aucune redite, aucun moment chiant. Et pourtant c'est simple, ça oui, mais tout semble construit, à sa place.
Quand je pense que la même année on a eu le droit au London calling des Clash. Je trouve d'ailleurs beaucoup de points communs à ces deux disques. Ils sont tous les deux une sorte de synthèse du rock et du punk mélangés à des éléments de reggae. Ils sont tous les deux engagés, militants. Et surtout ils naviguent à contre-courant de tout. C'est ça le punk, non ?
"Newtown, neeeewtooown, neeeewtoooooown!!!"
Si vous êtes sages, et pour me faire pardonner d'avoir été un peu long à poster, il se passera plus de choses que d'habitudes dans les prochains jours. Alors soyez cannibales!!
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