Ceci est une nouvelle rubrique. Il paraît que dans la vie,
il faut être capable de mettre aussi des mots sur ce qu’on n’aime pas et, dans
le meilleur des cas, de le faire intelligemment, de savoir expliquer. Il ne
suffit pas de dire « j’aime pas la soupe » pour s’en priver, mais
d’au moins rajouter qu’elle est tiède, ce qui a le mérite de certifier qu’on
l’a goûtée. Donc, régulièrement (chaque mois si le réveil sonne), un disque, ou
deux, ou cinquante, seront listés ici-même avec un petit commentaire.
Pour essuyer les plâtres, on commencera avec le dernier
Mogwai, Every Country Sun.
Mogwai, c’est un peu comme les pâtes, on peut en manger tous
les jours pendant des années mais un jour, c’est fatal, aucune sauce, aucune
épice n’y peut rien, on en a un peu ras-le-bol. On arrête alors pendant un
certain temps et puis, un jour, on se dit que, tiens, ça ne serait pas si mal
d’écouter Mogwai. Et c’est toujours aussi bon. Parce qu’il faut bien l’avouer,
Mogwai a tout inventé d’une certaine sorte de post-rock, instrumental,
doux-amer, violent-calme. Oui, mais voilà, le nouvel album, pas forcément
mauvais, n’apporte que peu de pierres à un édifice déjà terriblement solide et
haut de neuf long formats (sans compter la quantité de B.O, de live et de EP).
Et si Mogwai sait toujours mieux que personne soulever des masses d’émotions et
faire naître des images mentales, on pourrait souhaiter que de nouvelles choses
se produisent, que Mogwai évolue plus vite qu’à très petites touches, qu’il
recommence à jouer avec des guitares, beaucoup de guitares, ces dernières étant
de moins en moins présentes depuis Hardcore
Will Never Die, But You Will. Le dernier tiers du disque dément un peu cela
mais un peu tard et de façon relativement académique.
En 2013, sur la Bande-originale des Revenants, tout semblait nouveau alors qu’on reconnaissait toujours
la pattes de Mogwai. Tout semblait aussi possible pour la suite. Aujourd’hui, ce
côté électro post-rock un peu anonyme, même s’il est souvent de très bonne
facture, ne semble pas aussi marquant que Mogwai a pu l’être bien des fois et,
finalement, de bien des façons.
La gêne de Calimity n’est cette fois-ci pas trop forte mais il faudra bien finir par faire quelque chose, au risque de la lasser totalement.
La gêne de Calimity n’est cette fois-ci pas trop forte mais il faudra bien finir par faire quelque chose, au risque de la lasser totalement.
« Il y a souvent plus de stupidité que de courage dans
une constance apparente ». Rousseau
Sois Cannibale !