Une fois n'est pas coutume, je ne parlerai pas d'un genre, d'un groupe ou d'un album. Il ne sera question aujourd'hui que d'une chanson, mais quelle chanson ! "J'ai peur de nous", extraite d'un petit bout de vinyle qui est la dernière sortie de Michel Cloup.
N'avez-vous jamais eu envie d'habiter dans un morceau que vous adorez ? L'impression que ce n'est pas suffisant de l'écouter, qu'il faudrait presque pouvoir rentrer en lui pour y passer du temps, beaucoup de temps. Cette chanson est de cette catégorie, il n'y aurait même pas besoin de refaire la peinture pour pouvoir s'y sentir chez soi. Tout est à sa place, ce n'est pas comme à la maison, c'est comme on voudrait que la maison soit.
Ce n'est pas seulement une bonne chanson, c'est la chanson qu'on attend pendant un moment et quand elle arrive, c'est inespéré. Presque 6 minutes, de la guitare, une batterie et la voix de Michel Cloup qui porte un texte rugueux qui parle d'une chose que l'on connait tous. Jusque-là, rien qui ne sorte trop de l'ordinaire, mais il suffit d'écouter pour savoir qu'il se passe quelque-chose en plus. Dès le début, ce riff pesant, qui traine sur chaque coup de caisse claire. Puis une deuxième guitare vient broder crânement là-dessus et la voix débarque enfin. Une voix chaude, fatiguée mais pourtant si captivante.
Il n'est pas nécessaire ici de faire une explication de texte, le simple fait d'écrire un article entier sur une chanson est déjà pas mal, il ne faut pas en faire trop. Disons simplement que comme sur le précédent disque, on est étonné par le côté si intime et pourtant totalement universel de ce qui nous est raconté. Et fatalement bluffé par le simple fait qu'il nous soit dit tant de choses en si peu de mots. Du talent et de l'expérience (celle-ci était facile) ? Assurément.
Il y a ensuite des petites choses qu'on ne peut pas décrire, une ambiance générale, une atmosphère ou simplement un bout de phrase, et qui font tout ce qu'il reste à faire pour qu'on veuille l'écouter encore et encore. C'est cela qu'on appelle d'un gros mot, on dit un "Single". Et alors il apparait normal que le titre paraisse sur un 7". La maison est vaste, il n'y a pas de piscine ou de fioriture tape-à-l’œil. En la voyant de loin, elle n'est pas si différente des autres et pourtant quand on y entre, on y est tout de suite chez soi. On s'y voit déjà avec ses amis, on a envie de leur parler, de les inviter à venir y boire un verre. "Tu viens écouter le dernier Michel Cloup à la maison ?".
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