29 mars 2012

La révolte des morts-vivants

Bon je me rend compte que trop souvent je parle de vieux albums ou alors de vieux groupes qui sortent encore des choses nouvelles, mais pas assez régulièrement (enfin si on peut parler de régularité dans la gestion de ce blog... Héhé) de nouveaux groupes ou de trucs vraiment récents.

D'abord, par chauvinisme primaire, parlons d'un groupe français : 7 weeks. Leur nouvel album, qui semble être leur deuxième long format, est en fait une bande original hommage à un film sur la guerre avec des zombies (si j'ai bien tout suivi) et se nomme 7 weeks plays Dead of nightJe ne connais pas du tout ce que le groupe a fait avant mais là chapeau, dans un registre stoner intelligent et qui se permet quelques expérimentations, ils ont tout bon.

On continu avec les américains de Disappears , ils existent depuis 2008 donc ce n'est pas vraiment nouveau, mais je viens juste de les découvrir et je suis en train de petit à petit tomber amoureux. Pour faire vite ils mélangent des influences Krautrock et Psyché, le tout dans un registre assez typé rock 90's (une décennie millésimée). Leur dernier LP en date s'appelle Pre language et est sorti sur Kranky.

Enfin, il faudrait que je vous parle de Pop. 1280. Mais je ne sais pas si je dois, parce que je n'ai pas encore d'avis sur la question. J'écoute, ça me trouble mais de là à savoir si j'aime vraiment, je ne suis pas encore convaincu. En tout cas, leur premier album a pour gentil nom The Horror et est sorti sur le super label Sacred Bones, donc je vous recommande de visiter la page et de découvrir les groupes (dont Zola Jesus dont j'ai déjà parlé ici).

Sinon, comme je ne peux pas m'empêcher de parler de vieux groupes tout le temps, sachez qu'en ce moment il y a plein de nouveaux disques qui sortent. Il faut jeter une oreille attentive aux nouveaux :
Mars Volta
Unsane
Meshuggah
Killing Joke (sortie le 2 avril)
Lee Ranaldo
Corrosion of Conformity

Aucun plantage à l'horizon, tous les nouveaux albums de ces groupes sont de grandes réussites. Je pense que dans la liste il y en a pour tous les goûts. Si vous avez des suggestions, vous pouvez m'en faire part sur la page Facebook du mange disque.

1 mars 2012

El Topo

 Ça y est, je me décide enfin à poster un nouvel article après avoir un peu trop laisser passer de temps... Je vais donc vous parler de Mars Volta. Pourquoi El Topo ? Parce que je trouve que la musique des deux fous que sont Cedric Bixler-Zavala et Omar Rodriguez-Lopez ferait une B.O parfaite pour un film d'Alejandro Jodorowsky. Plus simplement pour s'en rendre compte, il suffit de lire une de ses BD en écoutant un des albums du groupe. Donc c'est quoi le Topo? Oui oui, si j'ai mis du temps avant de poster cet article, c'est tout simplement parce qu'il fallait que je trouve un jeu de mots pourri pour l'introduire.

Mars Volta se crée en 2001 suite à la séparation de At The Drive-in, groupe texan distillant un post-hardcore mélodique et assez représentatif de ce qui se faisait de mieux dans le genre dans les 90's. Deux des membres partent former Sparta, dont je n'ai pas du tout envie de parler parce que ce n'est franchement pas ma tasse de thé, d'ailleurs je n'aime pas le thé. Enfin ceci est une autre histoire. Le chanteur et le guitariste continuent leur side-project dub, De Facto, qui va vite muter pour devenir Mars Volta avec l'introduction de nouveaux musiciens. Pour le détail de tout ça vous pouvez aller faire un tour sur wikipedia.

On en arrive à ce qui nous intéresse... La bouffe... Ah non ce n'est pas un blog culinaire, merde c'est vrai. Donc la musique... Mars Volta c'est cinq albums, un live, quelques EPs et une flopée de singles. Je ne connais ni le live ni les EPs donc je vais ici me concentrer sur les cinq albums, ce qui représente déjà plus de cinq heures et demie de musique, chaque album étant généralement rempli raz la gueule de son.

On commence par De-Loused in the comatorium, qui, à sa sortie en 2003, a fait couler beaucoup d'encre, certains criant au génie, d'autres au scandale, bref ce premier album ne laissa personne indifférent.La raison ? D'abord, la musique du groupe était loin, très loin de ce à quoi on pouvait s'attendre connaissant At The drive-in, ensuite ça arrivait franchement de nulle-part ce son spatiale, cette voix haut-perchée, ces morceaux à rallonges et ces envolées mélodiques et rythmiques tout droit venues du prog. Ça y est le mot est lâché, Mars Volta dont les deux têtes pensantes venaient du hard-core remettait au goût du jour tout ce que le prog pouvait contenir d'éléments indigestes pour la plupart des gens : complexité, longueur, conceptualisation musicale. Certains hurlèrent à la fumisterie, à la branlette, à la démonstration gratuite. Pourtant, il est facile de se laisser porter par la richesse mélodique et rythmique de "Inertiatic ESP" ou "Televators" et cela est une preuve simple que la musique de Mars Volta n'est pas qu'une démonstration de technique instrumentale.

Deux ans plus tard arrive Frances the Mute, mon préféré, sûrement parce que c'est avec cet album que j'ai réellement découvert le groupe. Tout le monde s'en fout? C'est juste pour vous dire que là, j'aurai du mal à être objectif. Cet album est riche, dense, on se perd dedans et on adore ça, il y a plein d'éléments qui reviennent plusieurs fois tout au long du disque et qui nous servent de balises pour retrouver notre chemin. Que dire d'autre ? Originellement, il n'y a que cinq titres pour 75 minutes de musique mais la version CD est découpé en 12 morceaux.

Vient ensuite Amputechture, qui sort un an et demi seulement après le précèdent. Celui-là, je ne sais pas quoi en dire, je suis en train de l'écouter au moment où j'écris cet article et je suis toujours aussi dubitatif. Ce n'est pas qu'il est pas bien ou que je ne l'aime pas, c'est juste que je n'ai jamais réussi à rentrer dedans alors que pourtant je trouve de chouettes trucs disséminés un peu partout tout au long des huit titres, mais bon quand ça ne veut pas...

Ici arrive The Bedlam in Goliath, encore moins d'un an et demi plus tard. A partir de cet album, on commence vraiment à se demander ce qui pourra freiner la créativité des deux texans. Surtout lorsque l'on sait que depuis 2004, Omar Rodriguez-Lopez sort des albums solos de manière plus que régulière (c'est un euphémisme) puisqu'il en est à vingt et un albums sortis sous son seul nom. Oui oui vous avez bien lu, en huit ans, c'est pas mal. Mais revenons à cet album de Marc Volta sorti en 2008, ici le groupe va plus loin que sur tous ces albums précédents en complexifiant encore d'avantage sa musique, son concept, etc. Ceci est pour l'instant le Lp le plus difficilement assimilable du groupe, il faut vraiment en avoir envie et être patient pour réellement rentrer dedans. Alors il y a bien tous les éléments que l'on trouvait déjà dans les productions précédentes du groupe, mais tout ici est plus extrême, plus jusqu’au-boutiste. Le groupe enrichit encore sa palette sonore en incorporant des éléments empruntés au Krautrock et le tout est servi sous l'étendard d'un concept bizarre parlant de spiritisme, de Ouija. Malgré tout cela, il ne faut pas avoir peur de découvrir cet album car il serait dommage de passer à côté des mélodies que distillent des titres comme "Ilyena" ou "Goliath".

Voilà le petit dernier, Octahedron, sorti en juin 2009. Ce Lp est le plus court du groupe avec ses 50 minutes pour huit titres. Je le perçois comme une sorte de synthèse des quatre disques précédents, il est comme un résumé du son Mars Volta même s'il contient encore, comme toujours, quelques nouveautés comme la présence de morceaux plus folk avec beaucoup de guitares acoustiques. Il me parait être l'album le plus accessible peut-être avec Frances the Mute.

 Pour terminer, une bonne nouvelle, le nouvel album sort le 27 mars et a pour titre Noctourniquet, dont vous pouvez admirer la pochette ici et écouter un extrait .