8 décembre 2011

Le Deuxième sexe

  Ce message est une réponse à une amie qui se plaint que je n'écris pas assez souvent sur mon blog... Donc pour lui donner tort et aussi montrer mon attachement à mes lectrices de l'autre sexe (bon, elles ne sont que deux mais quand même), je propose aujourd'hui une chronique spéciale féminité.

Alors ouvrez Deezer ou Myspace, branchez votre casque, cessez toute activité. J'ai à cœur de vous parler de trois artistes aux chants féminins et aux sons electro intelligents.

Tout d'abord Fever Ray, de son vrai nom Karin Dreijer Andersson, dont le calme et les sonorités electro-tribales enchantent mes insomnies hivernales. Sa voix vous envoûte pour vous emmener au travers de dédales faits de boucles synthétiques riches et variées. Ça ressemble à ce que pourrait peut-être faire Björk si elle n'était pas sponsorisée par Apple. Certains moments me font aussi penser à Dead can dance, ses percussions répétitives et ses envolées spectrales.

Après les contrées nordiques, Zola Jesus, une toute jeune russe. En septembre est sorti son troisième album intitulé Conatus. Là, on est clairement sur un terrain plus expérimental que pour Fever Ray. La demoiselle impressionne par sa voix qu'elle utilise comme un véritable instrument, jouant tantôt avec la mélodie ou avec les rythmes pour créer des ambiances parfois glaciales. Habillée par des lignes de synthé lyriques et des boucles rythmiques denses, sa musique devient parfois bruitiste dans des pics de tensions presque noise. Cela ne doit surtout pas te faire peur ami lecteur, l'important restant toujours la mélodie et l'émotion.

Une française pour finir. Clytem Scanning nous vient de Rennes et pour ceux à qui ça rappelle quelque-chose, elle était la chanteuse de Shane Cough. On est ici en territoire beaucoup plus electro-rock avec la présence sur la plupart des titres d'une guitare électrique et de sons plus distordus et sauvages. On pense parfois à Nine inch nails mais cette influence est bien intégrée et ne pèse jamais (de toute façon c'est assez compliqué de faire ce style de musique sans faire penser à NIN). Ce qui fait la différence, c'est la richesse des arrangements et des sons crées pour, du coup, un résultat jamais redondant ou ennuyeux.

Un dernier conseil : Les musiques de ces trois demoiselles demandent plus qu'une oreille distraite pour vraiment révéler leur charme et leur profondeur donc, si à la première écoute vous trouvez cela un peu difficile d'accès, acharnez-vous. Cela en vaut grandement la peine.

13 novembre 2011

requiem for a Dream Theater

Il était une fois une bande de potes qui se sont rencontrés dans une prestigieuse école de musique. Ils étaient jeunes, ils avaient tous du talent, ils avaient les dents blanches et ils aimaient le prog. (Ça c'est de l'introduction ou je ne m'y connais pas!). Les années passent, le groupe reste et finit par sortir son premier album en 1989 (When Dream and day unite), puis ils changent de chanteur. C'est là que pour moi commence véritablement l'aventure de Dream Theater puisque c'est bien d'eux qu'il s'agit. Ce nouveau chanteur (James LaBrie) complète le line-up constitué alors de Mike Portnoy à la batterie, John Petrucci à la guitare, John Myung à la basse et Kevin Moore aux claviers.

1992, le groupe sort l'album Images and Words, c'est le premier d'une longue série de succès (10e au Billboard). Le style du groupe, un metal progressif ultra mélodique et terriblement technique prend sur ce disque sa forme matricielle. Un son reconnaissable entre tous est né, chant épique haut perché, cassures rythmiques et lignes de clavier sans fin seront la marque de fabrique du groupe.

Le groupe enchaine ensuite les disques, Awake (1994), Falling into Infinity (1997), Metropolis part 2 : Scenes from a memory (1999), Six Degrees of inner turbulence (2002), Train of thought (2003) puis Octavarium (2005), Systematic Chaos (2007), Black Clouds and silver linings (2009) et enfin A dramatic turn of events (septembre2011). Il ont également sorti l'EP A Change of seasons en 1995 (plutôt dispensable) et cinq albums live. Score, le dernier en date est un triple CD avec plus de 2H30 de musique!

Alors oui, y a du boulot pour ne pas se perdre dans tout ça. Mais comme souvent il y a plusieurs albums parmi la masse qui sortent du lot, qui ont fait avancer le groupe d'un bond ou qui sont juste chers à mon cœur de blogger ô combien subjectif. En fait, il y en a trois (sur onze albums studio c'est plutôt une bonne moyenne) qui, de mon avis, sont largement au-dessus et ont même une sorte de statut de classiques inattaquables.

D'abord Awake, album dense, pas vraiment facile d'accès mais véritablement addictif. Composé de onze titres oscillants entre cinq et onze minutes, pour moi l'album le plus prog du groupe.

Ensuite, et sur la deuxième place du top 3, Metropolis part 2. Cet album se démarque en premier lieu par son concept riche basé sur l'idée de mémoire et de meurtre et inspiré du film Dead again, chacun des titres formant une scène d'une histoire en deux actes. Au niveau musical, l'album est ponctué de titres aux refrains parfaits, aux mélodies simples mais jamais niaises ou commerciales. Avec pour chacun des morceaux au moins un point fort (un rythme, un pont ou un solo qui font mouche), Metropolis part 2 est un de ces disques vers lequel on aime revenir souvent, pour s'y perdre ou retrouver ce qui nous plait.

Avec le disque suivant, Six Degrees of inner turbulence, le groupe fait encore mieux. Sur le papier, ça fait déjà rêver... Un double album, dont le deuxième CD n'est qu'un long morceau de quarante-deux minutes découpé en huit plages. De longs, très longs titres constituent cet album jamais ennuyeux, jamais pompeux, les seuls qualificatifs venant à l'esprit étant "richesse", "virtuosité", "inspiration". Ces morceaux sont beaux, complexes, mais, chose parfois rare chez Dream Theater, toujours accessibles. Jamais auparavant, le groupe n'avait su être si pertinent sur la durée totale d'un disque et celui-ci dure plus d'une heure et demie!! Une véritable apogée pour le groupe qui n'arrivera jamais à faire mieux par la suite.

PS : En 2010, le batteur Mike Portnoy quitte le groupe. Sur le dernier album, A Dramatic turn of events, son remplaçant est Mike Mangini, connu pour son travail avec Annihilator, Extreme ou encore Steve Vai. La différence dans le son du groupe? Pas vraiment flagrante, tout ayant apparemment été fait pour qu'il fasse perdurer le style de Portnoy.

Stay Cannibal!

about to crash live youtube




7 novembre 2011

lofofora mon amour

Oui oui je continue à publier des articles avec des titres vraiment moches à base de références cinématographiques tirées par les poils du cul. Enfin même si ce titre n'est pas top, c'est quand même bien les films d'Alain Resnais surtout quand ils sont scénarisés par Marguerite Duras. Mais je m'égare, le sujet de ce post n'est pas le cinéma mais l'amour. Quoi? Si si, l'Amour! Enfin, lofofora mais c'est pareil. Je ne vais pas vous parler ici de ma grande admiration pour la musique et l'esprit de ces types pas plus que vous faire de gigantesques déclarations sur la longévité, l'intelligence des textes, la variété des sons et la classe sur scène qu'ils ont et auront surement jusqu'à leur mort. Ce serait de toute façon trop subjectif (c'est peu de le dire).

Non, le sujet sera plutôt ici leur nouvel album puisque nouvel album il y a. Alors on commence par l'emballage, du vinyle puisque les CDs c'est un peu de la merde, et pour une fois que le petit dernier sort sur ce format on ne boude pas (pas trop) son plaisir. Pas trop, car même si le gatefold a de la gueule, on aurait aimé un petit insert avec les paroles. Sinon l'artwork est plutôt classe bien que sobre.

La musique! Déjà je précise que j'avais été un peu déçu par les deux derniers albums et surtout par Mémoire de singe avec ce son si chirurgical qu'il en était trop froid (ce mix de la voix...glagla). Mais alors là mes enfants, planquez vos petites soeurs! Le mixage est gras de chez gras, ça saigne de partout, c'en est jouissif. Alors, une fois rassuré sur l'emballage et le son, penchons-nous sur la musique. Bah c'est du brut de chez bourrin et ça fait bien plaisir, le tempo est souvent assez lent, avec presque un petit côté sludge. Le nouveau batteur est pour moi bien meilleur que l'ancien, qui par trop de technique perdait un peu en efficacité, alors que là les parties rythmiques tout en groove vont toujours à l'essentiel sans être trop simplistes.

Les textes de Reuno sont toujours aussi bien écrits, intelligents et concernés (tout ça) mais moins direct que sur Mémoire de singe (décidément je l'aime moins lui) et demandent donc plus d'attention. Les titres qui après quelques écoutes ont retenus mes oreilles sont Cannibales (forcément), Utopiste, Le visiteur et Un Mec sans histoire. Pourquoi? Les textes d'abord, même s'ils ne sont pas meilleurs que les autres, sont plus immédiats. Ensuite les mélodies vocales (oui oui) sont impressionnantes d'originalité.

Résultat? Eh ben ma bonne dame! En y réfléchissant je n'avais pas entendu un aussi bon album des lofos depuis Le Fond et la forme (2003 : 9 ans quand même!). Pour moi, Monstre ordinaire se rapproche de Peuh et Dur Comme fer qui sont les tout meilleurs disques du cactus magique, c'est dire...
En bonus un petit cadeau... Le split deux titres avec Kabal qui je pense est super dur à trouver sur CD.
http://www.mediafire.com/?cti836gpdd1uyym

27 octobre 2011

arsenic et vieux gréements

Bon je sais ce titre est euh... Super merdique?...Ouais, bon d'accord. Mais je me suis cassé la tête dessus pendant une insomnie d'une rare productivité intellectuelle (?). Des heures à me tourner et me retourner dans mon lit trop froid à attendre la muse de l'inspiration comme certains enfants attendent la petite souris ou certaines femmes le prince charmant, que sais-je encore?... Bref, et pendant cette fameuse insomnie, je cherchais aussi un sujet de publication, genre un qui révolutionnerai la blogosphère musicale, qui changerai le monde, doterai mon chat de la parole et rendrai les filles faciles. Dur, dur justement. Bref, le sujet : savez-vous quel est le point commun entre mastodon, akimbo, fast motion, primus, dagoba et none more black? Simplement ils ont tous fait preuve de beaucoup de bons goût (même certains d'entre-eux qui sont des groupes merdiques (en fait y en a qu'un et je vous laisse deviner lequel)) en publiant un album avec un vieux gréement sur l'artwork. Et oui, ça méritait un post, car quelle plus belle pochette que celle du leviathan de Mastodon ou celle de sailing the seas of cheese de Primus? Bon tout ça était surtout un prétexte pour vous parler de ces deux super groupes qui font l'actu avec un nouvel album (plus une reformation pour Primus). Et quels albums!!! Le nouveau Mastodon, The Hunter, est simplement le condensé parfait de leurs trois albums précédents avec toujours des parties de batteries à tomber sur le cul, des refrains épiques et des solos de grattes une nouvelle fois parfaits. Que du bon! Pour le nouveau Primus, je n'en ai entendu que quelques morceaux mais il est dans la continuité des trois premiers albums (les meilleurs) avec le retour d'un de leur tout premier batteur (Jay Lane), largement du niveau de Tim Alexander (encore meilleur?) qui assurait sur les premiers albums.
Voilà c'est tout pour ce soir!
N'hésitez pas à étoffer ma petite liste de pochettes avec des gréements, je suis sûr qu'ils y en a plein, une véritable valeur sûr! Stay cannibal!

26 octobre 2011

De bons disquaires, en ligne ou sur Paris

souffle continu
Super disquaire dans le 11ème, hard-core, metal, indus, rock indé, electro, expé, noise,etc...

musicfearsatan
Près de Pigalle et en ligne, gros choix metal, screamo, hard-core, stoner, rock indé,etc...

CD1D
Distro en ligne de presque tous les labels indés français.

18 mars 2011

premier article

Cet article est le premier d'une série que j'espère longue et exhaustive sur la musique qui me plait, celle qui me rend curieux, celle qui me donne envie de headbanger ou tout simplement me rend heureux. Je commencerai par un tour d'horizon du mouvement hardcore originel,  facile à situer dans le temps et sur une carte puisque il débute en 1980 (les avis des experts varient), prend fin en 1984 et a lieu exclusivement sur le territoire nord-américain. Prenant racine principalement en Californie, à Washington et à New-York. La musique? Un punk sauvage, rapide et joué par des non-musiciens pour la plupart encore ados. Quand aux textes, ils gravitent autour de l'ennui dans l'Amérique de Reagan, la fête, la violence et très rapidement le végétarisme et le straight-edge (doctrine refusant la consommation d'alcool et de toutes les drogues et prônant l'honnêteté sexuelle). Maintenant que le décors est posé, nous pouvons nous pencher sur ce qui nous intéresse, les groupes, la musique. Il faut, si vous avez envie de découvrir les bases du mouvement, écouter les premiers albums des Bad Brains, Black Flag et mon préféré Minor Threat. Chacun de ces trois groupes, dès leurs premières productions, ont posé les fondements d'un style, d'un mode de vie et d'une philosophie qui allait longtemps plus tard devenir partie intégrante de l'histoire de la musique moderne au même titre que le rock ou le punk anglais. Si le sujet vous intéresse, je vous conseille la lecture du livre de Steven Blush American Hardcore aux éditions Camion Blanc. Ce pavé de 700 pages dit tout, absolument tout sur cette période des 80's annonciatrice des débuts du rock indé et mère des raz-de-marée que sont Nirvana, les Pixies ou REM, qui tous se revendiquent du Hardcore. Avec en prime une liste exhaustive de TOUS les groupes ayant existé sur le continent nord américain de 80 à 84 avec des repères sur leur discographie, des notes sur les labels, etc. Indispensable! Sinon, écoutez rock the light des Bad Brains, Complet Discography de Minor Threat, les eps sixpack et nervous breakdown de Black Flag. Faites un tour sur les sites des labels Alternatives Tentacles, SST, Touch & Go et Sub Pop. N'hésitez à me demander des infos sur les groupes ou les sites où trouver leurs albums! Et surtout soyez cannibales!!!