12 octobre 2013

Les Beaux gosses

    Il était une fois quatre garçons promis à un grand avenir, ils étaient beaux, ils étaient riches et... Non, je déconne. Aujourd'hui, nous parlerons des Descendents, le groupe sans qui tu n'aurais pas pu avoir l'air cool avec des lunettes rectangulaires et sans qui, également, le mot hardcore mélodique ne voudrait rien dire.

As-tu, petit nerd, déjà rêvé que les filles t'adoraient pour ton QI et non tes muscles ? Pour ta culture et non pour ta gueule ? As-tu déjà fantasmé, devant le miroir, être sur une scène pour parler de tes amours impossibles alors que derrière toi, trois mecs talentueux à mourir jouent une musique fun et puissante ? Sois rassuré, tes fantasmes sont réalisables, un mec les as tous déjà vécu. Il s'appelle Milo Aukerman.

Une guitare et deux ou trois accords, des mélodiques faciles à retenir mais faisant montre d'un talent de composition foufou, une section rythmique qui fait oublier le cliché qui dit que les punks ne savent pas jouer (Bill Stevenson, je t'aime). Et par dessus tout ça, la voix de Milo, le porte-parole de ceux qui se font péter la gueule à la récré, de ceux que les filles ne regardent pas, un mec simple qui écrit des textes universels et un peu idiots. Mais au-delà de ça, il y a quelques textes de chansons qui font parties du panthéon du punk ricain : "Hope", "I'm not a punk", "Statue of liberty", "Suburban home", "Marriage". Tous ceux-là sont sur le premier album, un disque en forme de tables de la lois, une des bibles du punk. Tout simplement.

En intégrant une dimension fun et sans prise de tête à l'univers du Hardcore, les Descendents ne savaient certainement pas qu'ils ouvraient une boite de pandore d'où aller sortir le meilleur comme le pire du punk des trois dernières décennies. Ils font parties des quelques noms, comme Black Flag, Minor Threat ou Bad Brains, qui ont marqué le genre en lui imposant une vision originale. Tout cela sans jamais se défaire d'une certaine éthique, d'une farouche indépendance et du côté frontal que cette musique devrait toujours avoir.

Je crois que chaque personne ayant écouté les Descendents au moins une fois dans sa vie s'en souvient. Elle se souvient d'avoir entendu une chose modestement magique, le son de quatre mecs sans style ou tatouage, réunis pour faire une musique honnête et fun, sans prétention mais toujours pertinente et forte. Ça fait trente ans que ça dure, sans jamais renier d'un iota une formule qui a depuis largement fait école. Les Descendents sont des précurseurs, des sortes de prophètes d'une certaine conception de ce qu'on pourrait appeler le "fun conscient". Non, j'déconne, c'est des losers.


"My day will come, I know someday I'll be the only one."

 Tu peux continuer d'être un loser, mais alors fait ça bien !

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