22 janvier 2014

Be kind rewind

Un peu comme une tradition, ces dernières années après les fêtes de noël et la saint Sylvestre, le premier rendez-vous musical est la sortie d'un nouveau Mogwai. On retrouve les cinq de Glasgow sur Rave Tapes pour, annonçons-le déjà, ce qui est tout sauf une douche écossaise (oui, bon...).

Ça commence en douceur avec "Heard About You Last Night", sans surprise mais avec beaucoup de plaisir pour un titre dans la continuité de la BO des Revenants. Lenteur et mélodies cotonneuses s'étirent sur 5 minutes parfois appuyé par une discrète nappe de larsen. Terrain connu mais dont la surface herbeuse donne envie de s'allonger pour une sieste rêveuse.
On enchaine alors sur "Simon Ferocious", toujours lent mais fait de sons bien plus saturés. Des vagues de claviers s’entremêlent avec des touches de guitares distordues, puis le morceau progresse vers une boucle mélodique entêtante. Pas ma préférée de l'album mais on n'a pas là non plus de quoi se plaindre.

Arrive ensuite "Remurdered", le premier extrait ayant filtré sur le net. Une intro à la guitare et aux claviers qui annonce le meilleur et qui s'achève par l'apparition d'un roulement de charleston. Montée, gain de puissance, frissons, ça y est on entre véritablement dans l'album. Le morceau continue de s'élever jusqu'à ce qu'on arrive à sa moitié, on est alors en présence d'une fusion entre le son Mogwai et une certaine vision de la musique synthétique. On pense un peu à Zombi, alors on pense à Carpenter. Et je sais pas vous, mais moi, une fois que c'est fait, j'ai un paquet d'images dans la tête et je suis fatalement conquis. Ca marche à tous les coups.

"Hexon Bogon" avec ses deux petites minutes et demi est tout bonnement magique, c'est une leçon musicale simple et merveilleuse. Gros sons, guitares saturées qui se mélangent et répondent à quelques notes de piano. Le voyage continue. Je n'ai pas encore parlé de la batterie, je n'ose peut-être pas le faire tant ces rythmes et ce jeu m'avaient manqué sur les derniers disques. "Repelish" renoue avec la voix parlée si souvent utilisée par le passé. L'ambiance qui s'en dégage est donc particulière, le temps est suspendu sur ce morceau très aérien. On rigole bien à ce qui nous est raconté.

On passe à la deuxième face qui commence de façon originale pour "Master Card" ou le morceau le plus pêchu du LP. On n'est pas très loin du mathrock jusqu'à ce que le morceau s'élève vers autre chose avec l'arrivée de nappes de claviers. Encore une fusion réussi pour un titre qui arrive à être pêchu, mélodique et aérien. Très efficace.

"Deesh" installe une ambiance très sombre et futuriste, une montée de synthés pulsée par un kick de batterie qui se mue progressivement en roulements au fur et à mesure que les synthés se font plus nombreux et puissants. On se fait progressivement avaler par la gueule géante de ce morceau, dans une sorte de rêve mécanique et jubilatoire. La fin impose une batterie presque tribale, inédite chez Mogwai. Encore !!!!

"Blues Hour" est le seul titre chanté du LP. Lenteur extrême et piano pour six minutes vaporeuses et denses, lentement rejoint par des larsens de guitares telluriques, le titre classique-Mogwai du disque mais d'une facture purement excellente ! "No Medicine For Regret" est le seul morceau qui ne me parle pas véritablement, il me faudra sans doute quelques écoutes supplémentaires pour me l'approprier.

On est déjà à la fin d'un album sans faute quand commence "The Lord Is Out Of Control". Le terrain est connu, voix vocodée, boites à rythmes, mais le titre est simplement magnétique et termine en beauté la seconde face d'un excellent cru de Mogwai. Il ne reste plus qu'à retourner le disque et l'écouter encore et encore.

Le groupe sera à l'Olympia le 3 février, et vous ?

L'année commence bien, elle sera cannibale !

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