31 janvier 2019

Interview Endless Floods



Endless Floods sortira le 15 février,  Circle The Gold, son nouvel album. Petite discussion par mails.

Pour commencer, vous sortez bientôt votre troisième album, pouvez-vous m'en dire plus sur sa création, sa production, sa sortie ?

Circle The Gold a été composé sur environ 2 ans. Direct après II, on a posé les bases de Circle... L'idée, c'était de pousser les idées abordées dans II plus loin. A savoir, essayer de remettre au cœur d'un album "heavy" le sentiment de temps long, d'espace, de montées et descentes, mais à une échelle longue. Une première version de Circle... a été enregistré en mars 2017 mais on était moyennement satisfaits de l'équilibre de l'ensemble. Après quelques mois de pause on a repris le travail de zéro et en mars 2018 on a réenregistré l'ensemble de Circle… sous la forme qui sort là. Comme on envisage Endless Floods comme un groupe qui produit pour avancer, apprendre en plus d'exorciser des envies variées, on a décidé aussi de pousser la production plus loin sur Circle..., notamment le chant et les couches sonores additionnelles. Repartir de zéro nous a poussés à passer quelques caps importants, notamment le fait d’enregistrer quelque chose qui aille au-delà de ce que la formule "power trio" pouvait nous permettre de faire techniquement. On est très content d'avoir fait ça. Le chant aussi a été envisagé différemment, ça nous trottait dans la tête depuis quelques temps et on a initié le travail sur Circle

Tu parles de changements de productions sur le chant, peux-tu m'en dire plus ? J'aimais beaucoup le chant sur "II" qui me semblait très original dans le contexte de votre musique car il me rappelait certains groupes de screamo avec un chant très tourné vers l'émotion. Faut-il s'attendre à quelque chose de différent sur "Circle The Gold" ?

Disons que ça faisait 15 ans que je chantais (hurlais) de cette manière. Ça a des avantages, comme la spontanéité, le "à vif" mais ça a aussi ces défauts me concernant. Le principal étant que je me défonçais la voix en 10 minutes... J'ai aussi senti que j'allais être limité en termes de proposition. J'ai donc juste travaillé un peu de mon côté et intégré de nouvelles choses. Pour autant j'aurais tendance à dire que l'émotion reste là. Après c'est sûr que c'est moins "Screamo", mais perso je me suis jamais méga retrouvé dans cette comparaison. Je conçois que mon chant ait pu être associé à ça, mais ça n’était pas volontaire de mon côté. 

Est-ce que c'était une volonté dès le début de la composition de ce nouvel album de rester sur un format de disque assez court ?

Non, on a juste joué les morceaux dans les longueurs qui nous semblaient adéquates. Je vois que l'album fait un peu moins de 40 minutes, mais ce qui nous importait le plus c'était le ressenti du temps plus que la longueur formelle. Parfois, 10 minutes semblent très courtes et parfois elles sont ressenties comme une heure... On s'est juste soucié de trouver un équilibre général. L'idée c'est d'encourager à se laisser aller mais aussi d'entretenir l'attention par le détail et la dynamique, aussi subtile qu'ils puissent être. Aussi, en rapport avec ces "objectifs", on en revient souvent à élaguer pour se concentrer sur l'essentiel. C'est un apprentissage de tailler dans la matière mais ça oblige à pas se reposer sur "la longueur" et chercher l'essentiel et le ressenti plutôt. On aurait pu s'embarquer dans un troisième morceau pour l'album, mais on avait déjà balayé pas mal d'ambiances sur les 2 et on a préféré en rester là et creuser ce qu'on avait. En plus, comme on est assez productifs, ça nous permet d'avoir du nouveau matos à bosser pour de futures sorties tout le temps.

Ce travail sur la dynamique et le ressenti du temps me semble très abouti sur "Seeds". J'aime particulièrement ce morceau et sa dernière partie où ton chant est très mélodique. De quoi parle ce morceau ?

Merci ! "Seeds" parle justement de ce besoin de temps plus long en général. De recul et de distance par rapport à des événements ou des problèmes. Je ne généralise pas ça à tout, il faut garder de l'instinctif et du spontané mais savoir accepter que tout ne se règle pas du jour au lendemain permet, il me semble, de mieux gérer sa frustration par exemple. Ce qui est intéressant c'est que c'est à l'image du morceau. Après la première version on a dû accepter que quelque chose ne marchait pas. Ensuite, ça nous a pris du temps pour identifier les problèmes, les évaluer et envisager des solutions. Même là, il a fallu du temps pour comprendre et intégrer où on pouvait aller avec ce morceau. Du coup, les paroles résonnent entre autre avec la genèse du morceau et avec sa forme actuelle, tout en évolution. Se remettre en question, envisager le changement et accepter le temps long.

Je crois savoir que vous avez accueilli un nouveau guitariste pendant la création de Circle The Gold ? Est-ce que ça a eu une influence sur votre façon de composer et d'appréhender le groupe ?

Alors oui, on travaille à quatre en ce moment après l'intégration de Jérôme en deuxième guitare/machines. Cependant Jérôme est arrivé après le processus d'écriture de Circle... On a commencé à discuter de son intégration avec lui vers la fin de la production de l'album. À ce moment-là, on avait déjà poussé nos ambitions un peu plus loin, au-delà de ce que le format à trois nous permettait. On sentait que pour assumer pleinement ce cap, notamment en live, c'était important d'avoir quelqu'un avec nous en plus. Jérôme, c'est le méga boss quand il s'agit de production, d'habillages et de textures. C'est un pote depuis longtemps, on a déjà tourné ensemble (il joue dans Year of no Light avec qui Monarch a tourné plusieurs fois) et on avait envie de faire de la musique ensemble aussi. C'est tombé à point nommé pour la suite du groupe. 

Du coup, est-ce qu'en live, vous réarrangerez certains anciens morceaux pour deux guitares ?

Oui, on est en train de travailler tout ça en ce moment. 

Quels sont les groupes qui vous ont donné envie de monter Endless Floods ? 
Ce qui a lancé l'envie ce sont des références relativement classiques : Corrupted, Harvey Milk, Boris, Neurosis, Asunder, Earth, Melvins...

Merci à Stéphane Miollan pour ses réponses.

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