Endless
Floods sortira le 15 février, Circle The Gold, son nouvel album.
Petite discussion par mails.
Pour commencer, vous sortez bientôt votre troisième album,
pouvez-vous m'en dire plus sur sa création, sa production, sa sortie ?
Circle The Gold a été composé sur environ 2 ans. Direct après II, on a posé les bases de Circle... L'idée, c'était de pousser les idées abordées dans II plus loin. A savoir, essayer de
remettre au cœur d'un album "heavy" le sentiment de temps long,
d'espace, de montées et descentes, mais à une échelle longue. Une première version de Circle... a été enregistré en mars 2017 mais on était moyennement
satisfaits de l'équilibre de l'ensemble. Après quelques mois de pause on a
repris le travail de zéro et en mars 2018 on a réenregistré l'ensemble de Circle… sous la forme qui sort là. Comme
on envisage Endless Floods comme un groupe qui produit pour avancer, apprendre
en plus d'exorciser des envies variées, on a décidé aussi de pousser la production
plus loin sur Circle..., notamment le
chant et les couches sonores additionnelles. Repartir de zéro nous a poussés à
passer quelques caps importants, notamment le fait d’enregistrer quelque chose
qui aille au-delà de ce que la formule "power trio" pouvait nous
permettre de faire techniquement. On est très content d'avoir fait ça. Le chant
aussi a été envisagé différemment, ça nous trottait dans la tête depuis
quelques temps et on a initié le travail sur Circle…
Tu parles de changements de productions sur le chant, peux-tu
m'en dire plus ? J'aimais beaucoup le chant sur "II" qui me semblait
très original dans le contexte de votre musique car il me rappelait certains
groupes de screamo avec un chant très tourné vers l'émotion. Faut-il s'attendre
à quelque chose de différent sur "Circle The Gold" ?
Disons
que ça faisait 15 ans que je chantais (hurlais) de cette manière. Ça a des
avantages, comme la spontanéité, le "à vif" mais ça a aussi ces
défauts me concernant. Le principal étant que je me défonçais la voix en
10 minutes... J'ai aussi senti que j'allais être limité en termes de proposition.
J'ai donc juste travaillé un peu de mon côté et intégré de nouvelles choses.
Pour autant j'aurais tendance à dire que l'émotion reste là. Après c'est sûr
que c'est moins "Screamo", mais perso je me suis jamais méga retrouvé
dans cette comparaison. Je conçois que mon chant ait pu être associé à ça, mais
ça n’était pas volontaire de mon côté.
Est-ce que c'était une volonté dès le début de la composition
de ce nouvel album de rester sur un format de disque assez court ?
Non, on a juste joué
les morceaux dans les longueurs qui nous semblaient adéquates. Je vois que
l'album fait un peu moins de 40 minutes, mais ce qui nous importait le plus
c'était le ressenti du temps plus que la longueur formelle. Parfois, 10 minutes
semblent très courtes et parfois elles sont ressenties comme une heure... On s'est
juste soucié de trouver un équilibre général. L'idée c'est d'encourager à se laisser aller mais aussi d'entretenir
l'attention par le détail et la dynamique, aussi subtile qu'ils puissent être. Aussi, en rapport avec ces "objectifs", on
en revient souvent à élaguer pour se concentrer sur l'essentiel. C'est un
apprentissage de tailler dans la matière mais ça oblige à pas se reposer sur
"la longueur" et chercher l'essentiel et le ressenti plutôt. On aurait pu s'embarquer dans un troisième morceau pour
l'album, mais on avait déjà balayé pas mal d'ambiances sur les 2 et on a
préféré en rester là et creuser ce qu'on avait. En plus, comme on est assez
productifs, ça nous permet d'avoir du nouveau matos à bosser pour de futures
sorties tout le temps.
Ce travail sur la dynamique et le ressenti du temps me semble
très abouti sur "Seeds". J'aime particulièrement ce morceau et sa
dernière partie où ton chant est très mélodique. De quoi parle ce morceau ?
Merci ! "Seeds" parle
justement de ce besoin de temps plus long en général. De recul et de distance
par rapport à des événements ou des problèmes. Je ne
généralise pas ça à tout, il faut garder de l'instinctif et du spontané mais
savoir accepter que tout ne se règle pas du jour au lendemain permet, il me
semble, de mieux gérer sa frustration par exemple. Ce qui est intéressant c'est
que c'est à l'image du morceau. Après la première version on a dû accepter que
quelque chose ne marchait pas. Ensuite, ça nous a pris du temps pour identifier
les problèmes, les évaluer et envisager des solutions. Même là, il a fallu du
temps pour comprendre et intégrer où on pouvait aller avec ce morceau. Du coup, les paroles résonnent entre autre avec la
genèse du morceau et avec sa forme actuelle, tout en évolution. Se remettre en
question, envisager le changement et accepter le temps long.
Je crois savoir que vous avez accueilli un nouveau guitariste
pendant la création de Circle The Gold
? Est-ce que ça a eu une influence sur votre façon de composer et d'appréhender
le groupe ?
Alors oui, on travaille à quatre en ce moment après
l'intégration de Jérôme en deuxième guitare/machines. Cependant Jérôme est arrivé
après le processus d'écriture de Circle... On a commencé à discuter de son
intégration avec lui vers la fin de la production de l'album. À ce moment-là,
on avait déjà poussé nos ambitions un peu plus loin, au-delà de ce que le
format à trois nous permettait. On sentait que pour assumer pleinement ce cap,
notamment en live, c'était important d'avoir quelqu'un avec nous en plus.
Jérôme, c'est le méga boss quand il s'agit de production, d'habillages et de
textures. C'est un pote depuis longtemps, on a déjà tourné ensemble (il joue
dans Year of no Light avec qui Monarch a tourné plusieurs fois) et on avait
envie de faire de la musique ensemble aussi. C'est tombé à point nommé pour la
suite du groupe.
Du coup, est-ce qu'en live, vous réarrangerez certains
anciens morceaux pour deux guitares ?
Oui, on
est en train de travailler tout ça en ce moment.
Quels sont les groupes qui vous ont donné envie de monter
Endless Floods ?
Ce qui
a lancé l'envie ce sont des références relativement classiques : Corrupted,
Harvey Milk, Boris, Neurosis, Asunder, Earth, Melvins...
Merci à Stéphane Miollan pour ses réponses.
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