11 août 2012

Escape from New York

  Une Question pour commencer. Ne vous êtes-vous jamais demandé ce que vous aimeriez écouter comme musique si vous étiez un des personnages prisonniers de la ville-prison dans Escape from NY de Carpenter ? Ah ce que j'aimerai être une sorte de hors-la-loi demi-cyberpunk sans moyen vivant sans entrave parmi les restes de la grosse pomme... Pas vous? Et ça serait pas mal de s'écouter le dernier A Place to bury strangers au casque en marchant à travers les débris de la civilisation... Le rêve!

Déjà, j'ai découvert les albums précédents il n'y a que quelques mois, parce qu'avant j'étais perdu dans un visionnage en boucle de la filmographie de Carpenter. Et aussi parce que je partais avec un à priori qu'on a parfois, celui de penser qu'on n'a même pas besoin d'écouter un groupe pour savoir que l'on ne va pas aimer ce qu'il fait. Il suffit qu'on n'aime pas sa gueule, son nom, les gens qui en parlent ou autre et paf, on passe à côté de son groupe préféré. Parce que oui, depuis que j'ai découvert Exploding head (2009), APTBS est mon nouveau groupe fétiche, celui dont j'aime parler avec mes amis ou avec mon chat (?), celui qui me donne envie de remonter un groupe. Et ça, c'est une bonne surprise pour un groupe dont j'avais même pas envie d'écouter la musique. Con que j'étais.

Puis, en juin arriva leur dernier bébé, Worship, venant confirmer tout le bien que je commençais à penser d'eux. J'avoue ne pas m'être pris une aussi grosse claque qu'avec le précédent, la faute à l'effet de surprise passé, à un album moins frontal. Mais attention, n'allait pas croire que j'en dis du mal, worship est juste différent, autre, plus calculé, plus travaillé. C'est un album qu'on peut écouter de nombreuses fois avant de tout cerner, avant de s'y reconnaitre complètement.

Il faut dire que la première fois qu'on entend cette musique et que c'est assez loin de ce qu'on écoute habituellement, c'est déroutant. Déroutant mais terriblement attractif. Pour ma part je me souviens avoir écouté un morceau comme ça pour voir et m'être dit "ouais c'est bizarre mais intéressant". Le truc, c'est que le lendemain j'ai écouté tout Exploding head en boucle pendant toute une soirée et depuis c'est un peu comme ma maison. Ou plutôt comme mon squat quelque part dans un New York de cauchemar, dans lequel Kurt Russell viendrait vider des bouteilles d'alcools de contrebande assis sur des barriques en acier...

"Mais sinon tout ça c'est bien" me direz-vous, "mais ça sonne comment ?" Alors c'est une sorte de savant mélange de cold wave, d'indus, de shoegaze avec peut-être un peu d'EBM mais tout ça garanti sans synthé mais avec l'apport de pédales d'effets maisons (le guitariste-chanteur a une boutique de pédales que toutes les stars s'arrachent). C'est noise, le son apparait comme dilué et en même temps comme si tout était poussé au maximum, avec par dessus tout ça une voix vaporeuse, grave et profonde. Il faut vraiment écouter et prendre le temps pour vraiment pouvoir trouver ça jouissif et ne plus être capable de s'en défaire.

Je ne vous parlerai pas de chaque morceau en particulier même si "Alone", "Mind control", "Fear", "dissolved", "Revenge" et "And I'm up" sont ceux qui ressortent en premier ayant chacun un truc en plus qui saute aux oreilles. La dernière citée est d'ailleurs la plus grosse réussite de cet album, un titre vraiment parfait, direct et évident, beau.

Je ne sais pas si j'ai réussi à vous donner envie de découvrir ce groupe, mais si vous ne le connaissez pas encore, foncez! Vous ne serez pas déçu! Parole de cannibale!

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