7 février 2013

La Planète des singes

Hier je discutais avec mon singe savant. On avait un échange très riche sur la mécanique des fluides appliquée à l'art divinatoire, quand tout à coup, il me demanda ce que je pensais de Doolittle des Pixies."Y a un singe sur la pochette" me dit-il, très fier.

"- Tu sais quand ce disque est sorti, en 1989, même mon voisin, qui je te le rappelle était un gorille ne jurant que par "Don't cry" des Guns, sentait bien qu'il se passait un truc de fou avec lui. J'ai presque commencé à être intelligent au moment exacte où je l'ai écouté pour la première fois.

-Ouais, je l'aime bien aussi, mais moi en 89 j'avais quatre ans alors bon. Je l'associe à une pulsion nostalgique pour une époque que je n'ai pas connu très vieux. C'est d'ailleurs bête car, à ce moment là, y avait que mes doudous qui comptaient pour moi et je souriais quand je pétais, du coup pas vraiment besoin de faire un transfert de nostalgie.

-Tu souris toujours quand tu pète. Moi, j'ai souvent une érection quand j'entends "Monkey gone to heaven". Tu vois ce morceau me parle, ça m'évoque ma mère, quand je me tripotais le baobab le soir en pensant à elle. C'est un truc super chié. C'est fait avec trois bouts de ficelles et pourtant ça défonce tout.

-Chié ? Tu as toujours été vulgaire comme ça ou ce n'est que depuis que tu badigeonne tes cacahuètes avec de la coke ? Ne nie pas Philanthrope (oui mon singe s'appelle Philanthrope, y en a que ça dérange ?), je t'ai surpris en train de le faire. Pour un singe savant, ça fait pas très classe la vulgarité et la cocaïne.

-Je te répondrais seulement que c'est toi qui m'a appris à parler. Ensuite, c'est certainement parce que je suis savant que je prend de la coke. Ça me rend névrosé tu comprend de tout savoir, d'être hyper intelligent et d'adorer le cinéma des pays de l'est et la musique concrète. Pour en revenir à ce que je te disais. Ce LP, putain, chaque titre est parfait, ils ont tous un truc qui fait mouche à tous les coups. Ils sont tous uniques, jamais de répétition, de la nuance, des plans reggae, blues, country. Après la production est un peu daté, ça manque de profondeur, mais ça c'est pas grave. Ça sonne garage grâce à ça.

-Garage, les Pixies ? T'es pas un singe, t'es une bigote sourde, qui pense que Metallica c'est un groupe sataniste.

-Il faut que tu réécoute "Here comes your man". Dès le début du morceau, quand le riff arrive, tu te dis putain ces mecs sont des génies. Ils arrivent à faire ça avec ce riff de surf au ralenti. Puis ce refrain, avec la voix féminine derrière, c'est si évident et pourtant faut savoir ce qu'on fait pour sortir ce genre de choses. Je crois vraiment que les Pixies ont étaient bénis des dieux.

-C'est à cause du singe sur la pochette que tu dis ça.

-Je pense à un truc. Il y a quinze titres sur ce disque. Il n'y a que les deux derniers que je trouve un peu en-dessous, un peu chiant, mais c'est en comparaison des précédents. Ça veut dire qu'ils enchainent treize morceaux parfaits juste avant. Voilà, je ne vois pas ce que je pourrais dire d'autre pour te convaincre.

-Mais attention, je suis déjà convaincu depuis longtemps. Les Pixies, à ce moment là, ils étaient supers bons, ce disque est un classique et ce n'est bien sûr pas pour rien."

Philanthrope a le vice de l'anthropophagie, pour l'aider à ce soigner, rendez-vous ici.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire