22 janvier 2013

Good morning England

En ce moment je tombe des nues, je perds mon latin et je suis chaque jour sur le cul pour un petit homme avec des grosses lunettes cerclées de noir : Elvis Costello. Plus particulièrement pour les deux albums magiques que sont This Year's model et Armed forces.

Nous sommes dans les deux dernières années des 70's, alors accompagné par the attractions, le petit binoclard pond, sans en avoir l'air, deux galettes qui ne sont pas simplement remplies de tubes : elles ne sont faites que de ça. Des classiques que sont "Accidents will happen", "No action", "(I don't want to go to) Chelsea" et "Radio, radio" aux perles comme "Green shirt", on ne compte plus les titres imparables. Plus simplement il y en a vingt-six, treize sur chaque LP.

Comme tout le monde, je connaissais le nom d'Elvis Costello, sa gueule, quelques tubes radios plus récents. Rien qui m'ait alors donné envie de creuser plus avant, même si je voyais souvent les noms de ces deux opus revenir dans des classements ou dans la bouche de certains connaisseurs. Puis, il y a quelques semaines, j'ai voulu jeter une oreilles sur les deux merveilles. Jamais, depuis des mois, je n'avais pris claque si définitive, tout ici est tellement direct et décomplexé, tellement aisé que j'ai parfois l'impression que j'ai grandi avec ces chansons, que je peux m'identifier à elles comme faisant parties de mon histoire.

Il n'y a pas vraiment grand chose de révolutionnaire ici si ce n'est la facilité avec laquelle le bonhomme trousse des chansons parfaites. Puisant dans l'héritage pop et rock et y insufflant un soupçon de punk dans l'esprit et le côté nonchalant, le génie de cette collection de morceaux réside dans le second degré, partout présent, et déculpabilisant du même coup quand à l'aspect un peu guimauve de certains titres. Chaque chanson est comme un bonbon acidulé que l'on peut laisser fondre sous la langue, en ressentant ce petit picotement, ce frisson de nostalgie.

Mais qu'on ne s'y trompe pas, les textes sont là pour injecter la dose de cynisme nécessaire à tout bon disque de pop anglaise. Elvis y dresse le portrait d'une société endormie par l'entertainment, les apparences et l'aspect factice de notre rapport au monde. Les paroles sont souvent courtes et font chaque fois mouche, aidées en cela par des mélodies que tout musicien se rêverait de composer. Les deux disques sont jalonnés de refrains parfaits, de riffs géniaux et de parties de batteries jubilatoires, et pourtant tout sonne comme si c'était une première prise, avec un côté je-m’en-foutisme clairement bluffant.

Ça met clairement de bonne humeur d'écouter des disques pop de cette trempe, de savoir qu'il y a encore des bonnes surprises à dénicher dans la grande discothèque du rock et, même s'il est frustrant de savoir qu'on n'aura pas le temps de tout découvrir, Armed forces et This Year's model sont de ces disques qui donnent envie d'écouter de la musique. Et ça franchement, ce n'est pas très courant quand on voit quel genre de merde on cherche à nous faire avaler dans les médias, même spécialisés.

"There's a smart young woman on a light blue screen who comes into my house every night (...)"


On se retrouve vite pour de nouvelles pépites musicales. D'ici là, remue la queue et sois cannibale!

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire