25 novembre 2014

The Revolution will not be televised

Depuis que je suis tout môme, je regarde Arte. Depuis 4 ans, je n'ai plus de télé et je regarde quand même Arte. Parce que c'est la seule chaîne avec une vision cool et décloisonnée de la culture, qu'on peut y voir des interviews de musiciens qu'on ne voit pas ailleurs, des supers docus sur la musique, des reportages fous sur des scènes metal et punk des quatre coins du globe... Sauf que...

En regardant le dernier Personne ne bouge, une "critique musicale" (présentée comme telle) nous parle de Britney et de son acte de rébellion capillaire. Parce que oui, tu comprends, se raser la tête comme elle l'a fait, c'est dire merde au bizz, c'est un acte dangereux, limite terroriste. Mais déjà fait, par Sinead O'Connor et pour des raisons beaucoup plus valables. Et cette critique nous sort que quand elle était jeune elle écoutait autant Britney que Fugazi, on passe la ligne. Est-ce qu'on peut dire tout et n'importe quelle connerie dans une émission à visée culturelle ? Citer Fugazi quand on parle de Britney, est-ce que ce n'est pas le dernier signe, la dernière preuve qu'on brasse du vide ? Pourquoi alors ne pas comparer la carrière des 2BE3 avec celle de Crass ? Ou dire que Fauve est inspiré par les Bérus ?

Personne ne bouge était une grande émission quand elle donnait à découvrir de façon ludique et jamais prise de tête des choses passionnantes. Elle creusait l'histoire du cinéma et de l'entertainment comme jamais aucun autre programme télé ne l'avait fait. La plupart des rubriques étaient drôles et grinçantes sans jamais tomber dans le people de bas étages. Mais depuis la rentrée, il y a des ratés. Où est la voix qui faisait tout le sel d'archétype-top ? Pourquoi ces inutiles clips commentés à la va-vite ? Et ces intervenants qui, quand ils ne sont pas passionnants et érudits, sont des scribouillards de catalogues de potins qui s'extasient sur Britney ou Kanye West. Pourquoi quand une émission de télé publique est capable de bien parler de bon cinéma, elle parle de musique de merde ?

Comme si cela ne suffisait pas, depuis quelques mois, tous les documentaires musicaux, quand ils ne sont pas de simples rediffusions (les très bons documentaires sur Kraftwerk et Pink Floyd) sont mal foutues et rabâchant les mêmes lieux communs sur l'histoire du rock. Le documentaire sur le thème de la mort dans les musiques actuelles promettait beaucoup de choses et n'était finalement qu'un pétard mouillé fait des éternels clichés sur Jim Morrison et le club des 27. On s'en branle du club des 27 et des légendes bidons sur le rock à papa. Toutes les périodes musicales depuis les années 50 sont pourtant riches et variées, remplies d'anecdotes et d'histoires qui plairaient à tous ceux qui aiment Arte parce qu'elle les rendaient curieux.

Heureusement, Tracks est toujours là pour proposer des sommaires curieux et défricheurs et partir dans tous les sens tout en respectant toujours sa ligne éditoriale. On peut trouver que l'ancienne présentation était mieux, mais le changement fait toujours du bien quand le fond conserve encore et toujours cette qualité incroyable. Depuis la rentrée, chaque émission a proposé des reportages et des interviews qui tape toujours juste. Pourtant, ce programme existe depuis 17 ans !!

S'il te plait Arte, redeviens la chaîne de télé qui, quand on l'allumait par hasard, nous donnait envie d'ouvrir nos oreilles, de fouiller dans les bacs des disquaires et de nourrir notre curiosité par plus de curiosité.

Sinon, comme d'hab, éteins ta télé, mets un disque et sois cannibale !

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