3 octobre 2016

All is lost

Y a des périodes comme ça où écouter de la musique devient terriblement routinier. On écoute quelques classiques, on se tient au courant de l'actualité d'une oreille distraite, parfois on fait une découverte sympa en disant "ah ouais, ça c'est sympa, c'est quoi ?" Mais finalement, sans s'en rendre véritablement compte, on est blasé. La faute à la surdose, à la musique trop facilement accessible, perdant si on n'y prend pas garde une grande partie de son sens. Et puis au détours d'une super cool émission de radio (Panopticon sur une radio mancelle, oui madame), on découvre Douche Froide et on se souvient très vite de pourquoi on écoute autant de musique, partout, tout le temps.
Depuis une semaine, c'est simple j'écoute ce petit Lp de sept titres en boucle. Douche froide, c'est du punk en français mais ça ne se réduit pas à ça, loin de là. D'abord, c'est la magie d'une voix féminine et de textes loin des clichés du genre, des textes qui te dresse les poils, qui te questionnent et qui sont une des trois cents raison qui vont te rendre accro. C'est une musique simple et brute, qui te rentre dans la tête si vite que tu n'as pas le temps de te rendre compte que tu es contaminé, pauvre fou que tu es !
On pense ici à La Fraction et Dix petits indiens, pour le chant féminin en français, mais il serait injuste et simpliste de réduire Douche Froide à du punk franchouillard avec une nana au chant. Le son tient plus ici d'une sorte de post-punk des débuts et les textes ne peuvent pas véritablement être qualifiés de revendicatifs même si, comme chez La Fraction, il s'en dégage une sorte de rage libertaire. Mais la forme est ici bien plus poétique et nuancée.
Comme cela faisait longtemps qu'un disque chanté en français n'avait pas si facilement emporté mon adhésion ! Et longtemps aussi qu'un disque ne m'avait pas rendu si dépendant à ma paire d'enceintes ! En ce relativement morne début d'année musicale, Douche Froide tombe à pic pour te rappeler comme il est bon d'écouter des chansons en en lisant les textes en même temps, comme cela peut être bien de mettre un disque, de ne rien faire d'autre et de se mettre à rêver. C'était simplement ça qu'on attendait.
"Même si tu détresses ton cœur brin par brin, mon plus doux fourreau, je n’aurai pas besoin de tenir mon couteau." "Lame", Douche Froide.
Arrête tout ce que tu es en train de faire, écoute Douche Froide et sois cannibale !

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