3 octobre 2016

Santa Sangre

2015 égraine l'air de rien ses journées comme un géant enfilant des perles chronophages, le temps passe vite dans l'atmosphère glacée de cette fin janvier. Il y a quelques mois sortait le dernier album de Blut Aus Nord, le troisième volet de Memoria VetustaSaturnian Poetry. Il ne sera pas question ici de faire une description titre par titre mais simplement, de livrer quelques impressions et donner envie à ceux qui n'ont pas encore écouté, les fous, cet immense disque.
Après une trilogie 777 aussi intense que froide mais parfois décriée comme l'oeuvre d'un groupe commençant à tourner en rond, Blut Aus Nord revient à un Black Metal moins expérimental et industriel en offrant une suite à un cycle commencé il y a maintenant dix-neuf ans. Et quelle suite ! Tout ici va plus loin que dans les deux premiers volumes, offrant une musique aussi complexe qu'aérienne et dont le résultat est un disque dans lequel on se plonge avec délice et admiration pour ses lieux qu'il fait naître en nous, par la grâce d'un black metal versatile et dense, tellurique.
Ce disque immense, dépassant tout ce qu'on pouvait attendre de Blut Aus Nord, allant plus loin qu'aucun autre de ses albums et transcendant le genre auquel on le rattache, est une porte autant qu'un abîme, une clé autant qu'un verrou sur l'oeuvre déjà si riche d'un groupe qui avance à chaque album pour dépasser ses propres sommets.
Sont-ils si nombreux les disques qui savent nous enlever de notre environnement et nous déposséder de nos préoccupations pour nous faire voyager ailleurs, dans le temps et l'espace ? Certes non, et si Saturnian Poetry est de ceux-là, il va plus loin encore, en redéfinissant (une nouvelle fois) les codes du Black Metal et en offrant un disque finalement accessible, aux dimensions universelles. Au final, on tient un disque dont on n'a pas fini de découvrir les subtilités, dans lequel il est si agréable de se laisser tomber, encore et toujours, pour mieux l'apprendre et découvrir qu'on ne le connaîtra jamais tout à fait.
Encore une sortie soignée du fantastique label Debemur Morti (Dirge, Year Of No Light...).
Réchauffe toi par la douce méthode Cannibale !

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